"Toute entreprise est potentiellement à remettre"

Laetitia Dupont, conseillère en reprise d'entreprise chez hub.brussels, le confirme: "Il y a beaucoup de liquidités sur le marché et des gens qui ont les moyens de reprendre".

Qui sont ces candidats repreneurs? "Il n'y a pas de profil-type". Il peut s'agit d'un collaborateur ou d'un groupe de salariés qui reprend la boîte de son patron, d'un manager qui veut se reconvertir, d'un starter... Ce dernier cas n'est pas sans intérêt: au lieu de partir de zéro, le candidat entrepreneur bénéficie d'un portefeuille de clients établi, d'un outil, d'une équipe… et parfois d'un accompagnement par le cédant.  

"La reprise est une hypothèse moins envisagée par les starters, mais c'est une voie que nous encourageons: toute personne qui veut créer son activité est un repreneur potentiel. La difficulté, c'est parfois de trouver les fonds. Toutefois, il existe des subsides applicables dans certaines situations; on peut aussi aller chercher du financement chez les acteurs bancaires, chez finance.brussels, etc."

Derrière l'enjeu de la transmission, il y a l'enjeu économique: chaque entreprise à remettre représente de l'activité et de l'emploi. Voilà pourquoi hub.brussels mène actuellement une étude sur la transmission d'entreprises en Région bruxelloise. S'il est encore trop tôt pour évoquer ses conclusions, certains constats s'imposent, dont la difficulté du 'matching' entre cédants et repreneurs. En cause: une certaine culture du secret et un relatif manque de réseaux.

"Cela dépend des secteurs et de la taille des entreprises. Les PME d'une certaine envergure feront souvent appel à des experts en transmission. Pour les plus petites, il existe des plateformes comme Affaire à suivre, mais cela fonctionne surtout pour les TPE. Entre les deux, pour les PME de quelques employés, cela peut s'avérer plus compliqué."      

C'est pourquoi Laetitia Dupont conseille aux candidats repreneurs de prendre l'initiative.

"Toute entreprise est potentiellement à remettre: identifiez celles qui vous intéressent, sans attendre qu'elles soient sur le marché. Posez la question: 'Est-ce que vous envisagez de vendre, dans l'année, dans deux ou trois ans?' Même si l'entreprise ciblée n'est pas à vendre tout de suite, le contact est établi et on reviendra peut-être vers vous."

Comment cibler l'entreprise à reprendre? "L'idéal, ce n'est pas une entreprise qui marche très bien, parce le prix sera élevé. Souvent, il est plus intéressant de viser une entreprise qui fonctionne un peu moins bien, où l'on voit des points faibles avec des possibilités d'amélioration."

Dernier conseil: faites-vous accompagner. De nouvelles initiatives se développent en Région bruxelloise, dont la Maison du Repreneuriat où sont associées l'EPHEC et l'ICHEC.  

Info: 1819.brussels

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