Chez IKEA, on les appelle les "blue boxes": chacun de ces temples de l’ameublement se déploie sur des (dizaines de) milliers de mètres carrés. En Belgique, il y en a huit. Mohammed Benhamou dirige l’une de ces "boîtes bleues": le magasin IKEA d’Anderlecht.
Au départ, Mohammed Benhamou se destinait à une carrière d’enseignant. Diplôme en poche, il a toutefois préféré "partir à l’aventure", comme il le dit. Une aventure qui l’a plus tard mené chez IKEA, où il a débuté comme collaborateur au service clientèle. Depuis l’an dernier, il est "Market Manager" d’IKEA Anderlecht.
"Mon parcours n’a rien d’exceptionnel. Pour peu que les gens adhèrent aux valeurs de l’entreprise et souhaitent apprendre, IKEA leur donne la possibilité de se développer. C’est très ouvert, parce qu’il existe une grande variété de fonctions dans l’entreprise, ainsi que des formations internes."
Sa fonction actuelle, au-delà de la direction d’un magasin, englobe la responsabilité d’une PMA (Primary Market Area, autrement dit, une zone de chalandise). "Cela signifie qu’il faut connaître son marché local, ses clients, connaître les tendances, savoir ce que font les concurrents…"
Bien entendu, le Market Manager ne travaille pas seul: il est entouré d’un "management team" de huit personnes dont les compétences couvrent l’ensemble des fonctions du magasin: RH, logistique, marketing, etc.
"C’est le management team qui établit le business plan, sur base des orientations nationales déclinées au niveau local, selon les opportunités et les priorités que nous identifions – par exemple en B2B, un axe de développement où il nous reste beaucoup de potentiel sur Bruxelles. Nous avons bien sûr des objectifs mensuels, trimestriels, annuels, dont on suit la réalisation par de nombreux indicateurs, pas seulement financiers: c’est la performance commerciale du magasin, la satisfaction des clients, celle de nos collaborateurs, etc. C’est important d’analyser la trajectoire pour pouvoir adapter nos plans d'action."
Les défis n’ont d’ailleurs pas manqué ces dernières années: "Il y a eu la crise sanitaire, qui a fortement impacté notre approvisionnement, puis d’autres événements géopolitiques ; la crise des prix de l’énergie, avec des conséquences sur nos coûts et sur le pouvoir d’achat de nos clients... L’aspect positif, c’est que cela nous a poussé à nous améliorer, à être plus agiles, plus innovants."
"Le plus important dans ma fonction? Je dirais que c’est le ‘mindset client’. Que recherche-t-il? Comment nous perçoit-il? C’est ce qui m’anime dans mon quotidien, parce que c'est le besoin du client qui va orienter nos actions."
"Et puis ce que j’apprécie beaucoup, c’est le contact humain. J’aime être sur le terrain, avec mes équipes et parmi les clients."
Mais a-t-il encore le temps d’être sur le terrain? "Oui, et même souvent. Il m’arrive d’être en caisse ou d’aider au restaurant. Pas seulement en cas de besoin, mais parce que c’est là que je continue à apprendre des choses qu’on ne trouve pas forcément dans les data."
Dans notre dossier:
· Edito: Une entreprise, des intrapreneurs
· Ne dites plus ‘directeur financier’, dites ‘Business Navigator’
· "Si la logistique s’arrête, tout s’arrête"
· Des magasins dans le magasin
· Produits internationaux, besoins locaux: le défi du marketing local
· RH: donner une chance à chacun