Préparer un examen, tondre la pelouse, trier les e-mails… ça peut bien attendre un peu, regardons plutôt Netflix! Vous aussi, vous avez tendance à reporter certaines tâches, parfois jusqu'au dernier moment? Vous ne parvenez pas à "vous y mettre"? Pas de panique!
Cette tendance à remettre au lendemain porte un nom: la procrastination. Si cela peut vous rassurer, vous n'êtes pas seul à y céder – et on peut l'enrayer.
"Chez les étudiants, c'est le syndrome Roland-Garros", observe Jean Olivier Collinet, administrateur délégué de Job Yourself, également chroniqueur à la RTBF. "Pendant les examens de juin, on est irrésistiblement attirés par Roland-Garros – et il est extrêmement tentant de regarder un jeu de plus, un set de plus, la fin du match, avant de se remettre au travail. Mais bien sûr, un mois plus tard, Wimbledon ne nous intéresse pas du tout." Il y a dans la procrastination une part d'auto-trahison: "Je me promets quelque chose que je ne tiens pas, mais je peux m'auto-pardonner."
Il faut cependant déculpabiliser un peu: la procrastination, c'est naturel.
"Notre cerveau est programmé pour ça, pour le plaisir immédiat, plutôt que la satisfaction de la tâche accomplie."
Selon Diane Ballonad Rolland, auteure du livre "J’arrête de procrastiner", la procrastination aurait même augmenté de 300% en 40 ans, encouragée par la numérisation et l'hyperconnexion: il n'a jamais été aussi facile de se laisser distraire. Mais il y a d'autres causes, qui tiennent notamment au manque de confiance en soi, précise M. Collinet: "L'ampleur de la tâche et la crainte de ne pas y arriver peuvent nous pousser à reculer l'obstacle – parfois avec l'idée qu'on sera meilleur à la dernière minute, sous l'effet du stress. Dès lors, c'est la peur de l'échec qui surpasse le plaisir immédiat."
Quelques trucs pour se mettre à la tâche? "Une première piste, c'est de se projeter dans la satisfaction qu'on va retirer du travail accompli, pour se donner envie de le faire. On peut l'écrire sur un post-it: 'Je veux deux mois de vacances sans deuxième sess'. On peut aussi tenir un agenda de nos réalisations et le relire. Un deuxième élément, c'est la règle des 10 minutes. C'est un seuil à dépasser: à partir de la 11e minute, dans toute tâche, la mécanique se met en marche et on commence à y trouver un peu de satisfaction. Ensuite, il y a les to-do lists, toujours très utiles. Une bonne to-do list doit être réaliste, pas insurmontable, et alterner les tâches plaisantes et moins plaisantes. Sans oublier de barrer ce qu'on a fait: c'est gratifiant. Enfin, il y a ce que j'appelle la méthode de la tribu, qui fonctionne très bien pour les étudiants: on fait un pacte avec un ou une camarade, on s'appelle le matin, on partage nos plannings, ce qu'on a l'intention de faire, et on s'encourage."
"Je pense qu'un bon procrastinateur doit être capable de rêver à l'objectif, et d'y rêver tellement que ça lui donne envie d'y être. Il faut convaincre notre cerveau. Et pour cela, lui montrer une carotte."
Dans notre dossier "Réussite":
• Edito: la réussite est en chemin!
• Les 6 piliers de la réussite
• "Un nouveau profil d’étudiants, c’est une richesse"