Qu’est-ce qui motive un gestionnaire de ressources humaines à retourner en classe, quelques années à peine après son diplôme? Nous avons posé la question à Thomas Brichau: titulaire d’un bac en RH obtenu à l’EPHEC, approfondi d’un master en sciences du travail à l’UCL, il est revenu cette année dans son ancienne école pour y suivre un cycle de formations consacré aux soft skills.
"La première raison, c’est un intérêt personnel", explique-t-il. "À l’UCL, j’avais justement consacré mon mémoire aux soft skills et j’avais donc dressé un petit état de la littérature à ce moment-là. Quand j’ai repéré les modules de formation proposés à l’EPHEC, qui semblaient assez accessibles, je me suis dit que c'était l'occasion d'enrichir mes connaissances."
Si l’on parle aujourd’hui beaucoup des soft skills – les fameuses "compétences transversales" ou "comportementales" – c’était moins le cas voici dix ans, pendant les études de Thomas. Du moins, on ne leur accordait pas autant d’attention. "Dans les programmes, on traitait surtout les thématiques ‘soft HR’: recrutement, développement des collaborateurs, formation, évaluations…, en se focalisant sur la méthodologie, mais on n’abordait pas beaucoup les soft skills, malheureusement."
"À mon sens, ce sont des compétences qui devraient être développées beaucoup plus tôt dans le cursus général, dès le plus jeune âge en fait, et certainement à l’école primaire et secondaire."
Cette dimension pédagogique, surtout, c’est ce que recherchait Thomas Brichau: "Comment sensibiliser les gens à l’intérêt de ces compétences, comment les reconnaître chez soi et comment les développer, que ce soit au niveau professionnel ou privé."
"Lors de mon mémoire, j’avais déjà remarqué que les soft skills sont souvent confondus avec des traits de caractère ou de personnalité, ce qui laisse croire qu’on naîtrait avec ces aptitudes, qui seraient figées une fois pour toutes. Or, on peut les travailler. On peut par exemple développer son empathie ou sa capacité d’écoute; acquérir un meilleur contrôle de ses émotions." Autant de compétences particulièrement utiles aux managers que Thomas accompagne dans son métier.
Pour lui, il est important de rester à jour sur ces thématiques – notamment en suivant des formations ou des séminaires. "Je participe rarement à un cycle complet comme celui-ci, parce que ça prend du temps, mais je suis souvent des webinaires sur des thématiques assez variées, au moins tous les deux mois. J’ai tout à y gagner."
"Je pense d’ailleurs que des cycles de ce type pourraient se répéter chaque année, tout en se renouvelant complètement. C'est un peu la vocation de ces formations: permettre de balayer un maximum de sujets en peu de temps. Il y a tellement de choses à dire que les thèmes peuvent évoluer d'une année à l'autre ; on pourrait facilement doubler ou tripler la liste des sujets!"
Dans notre dossier "Formation continue":
· Edito: Il est temps de se former
· Les Belges en déficit de formation continue
· Formation continue: un droit et une obligation
· Apprendre: un avantage concurrentiel