Comprendre les technologies et maîtriser de nouveaux outils permet aux entreprises de se créer un avantage concurrentiel. Cela leur permet également de maintenir leur place sur le marché. Dans ce contexte, la formation continue devient un enjeu permanent. On en discute avec Laurent Bruwier, Managing Partner d'Advenci, une société de consultance spécialisée dans la transformation numérique des entreprises.
"Aujourd'hui, le digital doit faire partie intégrante de toute entreprise", commence Laurent Bruwier. "En Belgique et en Europe, nous avons un certain retard à rattraper. Partant de ce constat, il est essentiel de réaliser une projection future de son secteur et d’évaluer la maturité numérique actuelle de son organisation. Cette évaluation permet de déterminer les efforts nécessaires à une transformation complète. Si certaines sont plus avancées, d'autres, en fonction de leur secteur spécifique, fonctionnent encore avec peu d’outils digitaux. Cependant, à un horizon de 5 à 10 ans, il devient crucial de se demander si elles pourront continuer à prospérer sans adopter le numérique."
Le risque est de franchir un point de non-retour où la méthode traditionnelle ne suffit plus, et où la formation des équipes devient trop longue et complexe. Chacun connaît l’exemple de Kodak qui, faute d’avoir su s'adapter à l'ère numérique, est entrée dans une spirale négative: perte de parts de marché, réduction des moyens, perte des avantages d'échelle, et finalement, fermeture de pans entiers de l'entreprise.
Le constat vaut pour toutes les fonctions de l'entreprise, du marketing à la logistique, en passant par la stratégie financière et les ressources humaines. Il est important de comprendre que la capacité d'une organisation à évoluer dépend aussi de l'évolution de son personnel. Lorsque les employés ne sont pas formés aux nouvelles technologies, c'est toute l'entreprise qui en subit les conséquences. C'est pourquoi la formation continue des équipes est essentielle pour garantir sa pérennité. Cela permet non seulement de combler les lacunes du moment, mais aussi de se préparer aux défis futurs.
"Si un collaborateur ne maîtrise pas les technologies actuelles et leurs bénéfices, il risque de se retrouver bloqué. Cela finit par ralentir l'ensemble de l'entreprise et l'empêche de rester compétitive face à ses concurrents."
Se former et former ses collaborateurs est donc primordial. Pour Laurent, se former chaque semaine, voire chaque jour, est nécessaire. Sa méthode est simple: "Pour un apprentissage précis, j'utilise YouTube. En quelques minutes, on peut appréhender un sujet ou réaliser une tâche technique. Pour aller plus loin, je me tourne vers les livres, car l'auteur a pris le temps de développer son expertise. Mais la formation en présentiel, avec des experts, reste ma méthode préférée. Pourquoi? Parce qu'on peut interagir, poser des questions spécifiques à notre situation, et c'est dans ces échanges que l'on trouve les solutions les plus adéquates."
Dans notre dossier "Formation continue":
· Edito: Il est temps de se former
· Les Belges en déficit de formation continue
· Formation continue: un droit et une obligation
· Comptabilité: plus le même métier?