Les Belges en déficit de formation continue

2/12/2024
RH & Carrière
(Photo Rawpixel/Freepik)

Le constat est interpellant: en Belgique, trop peu d’adultes adhèrent à la formation continue, ce qui présente un risque à la fois pour eux-mêmes – celui d’être perdants sur le marché de l’emploi – mais aussi pour nos entreprises, qui peinent à trouver les compétences dont elles ont besoin.

Un sur quatre! Selon Statbel, l'office belge de statistique, 25,6% des adultes de 25 à 64 ans ont suivi une formation en 2023 (dernières données disponibles), très loin de l’objectif européen de 47% à l’horizon 2025.

Pourquoi est-ce tellement important? Parce que les compétences qui ne sont pas régulièrement mises à niveau finissent par s’éroder, surtout dans un environnement changeant.

Non seulement les technologies évoluent rapidement (transition numérique, transition écologique…), mais les carrières aussi; elles sont de moins en moins linéaires, tandis que la tendance est à la freelancisation et à la raréfaction du contrat à durée indéterminée. Cela signifie que les travailleurs sont appelés à changer plus souvent d’emploi et à se réorienter, donc à réévaluer leurs compétences. Or, comme le soulignait la Banque nationale dans un rapport publié en 2022, cette mutation se produit dans un contexte de vieillissement de la population, ce qui allonge les carrières et renforce encore la nécessité de se former tout au long de la vie.

Un autre chiffre résume l’enjeu: en Belgique, selon le Cedefop (Centre européen pour le développement de la formation professionnelle), 40% des travailleurs auraient besoin de nouvelles compétences pour garder leur emploi ou se reconvertir.

La bonne nouvelle, c’est qu’une large majorité d’entreprises belges (plus de 80%) proposent des formations à leurs salariés, avec toutefois des inégalités selon les secteurs et la taille des entreprises – les plus grandes ayant plus de facilité à s’organiser. Par ailleurs, les employeurs auraient tendance à concentrer leurs efforts de formation sur les travailleurs déjà les plus qualifiés.

La mauvaise nouvelle, c’est que tout le monde ne semble pas avoir l’envie (ou la possibilité) de se former. Selon les données d’Eurostat, cette fois, 40% des adultes en Belgique ne souhaiteraient pas suivre de formation complémentaire, soit par manque d’intérêt (ce qui serait surtout le cas des travailleurs peu diplômés), soit qu’ils estiment ne pas en avoir besoin (ce qui concernerait davantage les travailleurs plus âgés), soit encore pour des raisons pratiques (coût, distance, manque de temps…).

Cet enjeu, c’est aussi celui de la performance des entreprises. Toujours selon le même rapport de la Banque nationale, les études économétriques démontrent une corrélation entre les investissements en formation continue et la productivité des entreprises. Comment en irait-il autrement? Ne pas se former, ou ne pas former son personnel, c’est accepter de réduire ses capacités. Ou pour le dire autrement: "Qui n’avance pas recule!"

Dans notre dossier "Formation continue":

· Edito: Il est temps de se former

· Formation continue: un droit et une obligation

· Apprendre: un avantage concurrentiel

· Comptabilité: plus le même métier?

· "On devrait se former aux soft skills beaucoup plus tôt"

· Apprendre en classe ou à distance?

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