Recrutement: qui sont les candidats en 2023?

4/12/2023
RH & Carrière
(Photo d'après Denys Bohdan/Pexels)

Le recrutement évolue; le profil des candidats aussi. Qui sont-ils en 2023, et que recherchent-ils chez un employeur? Nous avons posé la question à Iris Houtaar, Senior Director au sein du cabinet de recrutement Robert Half.

"Tout d’abord, les profils sont moins rigides qu’il y a 15 ou 20 ans", observe notre interlocutrice. "Par le passé, pour intéresser un employeur, il fallait répondre à une sorte de canevas classique, avec une formation correspondant à l’emploi sollicité, des critères de connaissance linguistiques, techniques, etc. Cela n’a pas disparu, mais le spectre s’est élargi à d’autres éléments tels que l’intelligence émotionnelle, ainsi que le parcours hors scolarité: les jobs étudiants, l’engagement dans des associations, etc. Aujourd’hui, on parle beaucoup des ‘mad skills’ (compétences atypiques, acquises en dehors des études, ndlr)."

La formation des candidats, elle non plus, n’est plus la même. "Les hautes écoles et les universités s’efforcent d’être davantage en phase avec les réalités et l’environnement extérieur. Autour du socle de formation, on a désormais beaucoup de petites options qui viennent se greffer et qui offrent davantage de choix à l’étudiant. Ce que je déplore, en revanche, c’est le déficit persistant dans la 2e langue nationale, en Belgique. S’ils ont le choix, presque tous les élèves francophones choisiront l’anglais ; idem pour les néerlandophones. Sans réaliser que ce bagage va leur manquer."

Une fois sur le marché du travail, quelles sont les attentes des candidats en 2023?

"Aujourd’hui, quelqu’un qui entame sa vie professionnelle recherche une forme d’épanouissement."

"Cela passe notamment par le sens qu’on l’on donne à son travail : qu’est-ce que l’entreprise apporte à la société? quelles sont ses valeurs en matière de durabilité, de diversité, etc.? Cela passe aussi par la flexibilité: on est prêt à donner beaucoup à l’employeur, mais on s’attend à recevoir en retour, par exemple en possibilités de télétravail. Et à le recevoir d’emblée, là où les générations précédentes acceptaient de patienter."

Sans trop généraliser, les candidats de la génération Z (et désormais Alpha, post-covid) se distinguent également par une volonté de participation: "Ils se sentent légitimes. Beaucoup pensent très rapidement pouvoir faire valoir leurs idées, pas toujours à juste titre. Parfois, ils ont aussi des attentes salariales peu réalistes. Enfin, ils sont plus versatiles: puisque le travail est un outil d’épanouissement, s’ils estiment avoir fait le tour de la question dans leur entreprise, ils n’hésitent pas à changer pour découvrir autre chose."

Toutes ces évolutions ne sont évidemment pas sans rapport avec la fameuse "guerre des talents": "Les entreprises ont dû s’y adapter, sous peine de ne plus trouver les candidats adéquats. C’est ce qui les oblige à s’ouvrir à des candidats plus atypiques, mais aussi à se profiler sur leurs valeurs. Sans cela, la guerre des talents est perdue."

Info: Robert Half

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