"Le diplôme n’est qu’une première étape"

4/12/2023
RH & Carrière
(Photo rawpixel.com/Freepik)

L’image est familière: celle d’étudiants en toge, coiffés d’un mortier (c’est ainsi qu’on nomme leur chapeau carré), recevant leur diplôme précieusement enroulé, sous les applaudissements de leurs camarades – parfois aussi ceux de leurs proches. Ils ont réussi. Mais sont-ils vraiment prêts à entrer dans la vie professionnelle?

"En réalité, cette symbolique de fin d’études est relativement récente chez nous", observe Alain Gilbert, président de l’EPHEC. "Dans notre école, nous avions déjà l’habitude d’organiser un événement festif autour des proclamations, mais l’usage de la toge et du couvre-chef est venu d’une demande pressante des étudiants eux-mêmes, exprimée il y a une douzaine d’années. Pour moi, cela montre l’importance qu’ils attachent à ce moment, qui est celui du plaisir de la réussite."

Mais ce diplôme qu’ils viennent d’obtenir, que vaut-il sur le marché de l’emploi, à l’heure où les entreprises recherchent des "talents"? Où l’accent est mis sur la personnalité, le parcours de vie, les "soft skills", les "mad skills" qui ne s’acquièrent pas dans l’auditoire? "Je ne vois rien de contradictoire entre les savoirs théoriques et les compétences dites transversales", répond Alain Gilbert. "Pour emprunter une notion mathématique, je dirais que le passage par l'enseignement supérieur devient la condition  nécessaire mais non suffisante."

"J’ai tout de même la conviction que l'enseignement supérieur prépare à l'emploi en apportant un certain nombre de connaissances et de capacités, même au niveau de ce qu'on appelle les ‘soft skills’. Pour prendre le cas de l’EPHEC, l’importance accordée aux travaux pratiques en équipe, aux stages, prépare l'étudiant à la vie en société, commerciale ou non, parce qu'il prend en compte cette dimension comportementale."

"L’enseignement – et l’enseignement supérieur de type court, plus orienté vers la réalité du tissu socio-économique – constitue un pont vers l'employabilité. Toutefois, il n’en est pas le garant."

"Nous considérons à l’EPHEC que le diplôme est une première étape, certes importante, mais ce n’est pas une fin en soi. Bien entendu, l’entrée dans le milieu professionnel apportera un supplément de compétences. Mais l’apprentissage, en fait, ne se termine jamais. Il se prolonge au long de la vie – et c’est aujourd’hui la condition de la réussite. C’est bien pourquoi l’EPHEC comprend trois écoles: la haute école, la promotion sociale pour adultes et la formation continue. On donne là un accès à différentes formes de connaissance, quel que soit l’âge, le milieu social ou le niveau professionnel."

"Ce que nous demandons à nos étudiants, au-delà du diplôme", conclut M. Gilbert, "c’est d'être acteurs de leur propre développement et surtout d’être responsables de leurs choix. J’y ajouterais une valeur qui est peut-être la plus belle, qu'on appelle l'imagination. Nous voulons stimuler l'innovation, la créativité. Autrement dit, autoriser le rêve…"

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