Ils sont plus de 9000 en Belgique! Qui donc? Les étudiants-entrepreneurs: des jeunes de 18 à 25 ans, inscrits dans un établissement d’enseignement tout en exerçant une activité d’indépendant. Une autre façon de se lancer dans l'entrepreneuriat.
"Le statut d'étudiant-entrepreneur existe en fait depuis longtemps", explique Stéphanie Gowenko, responsable chez Xerius, guichet d’entreprises et caisse d’assurances sociales. "Mais il rencontre un succès grandissant depuis qu'il a été réformé, en 2017."
À l'EPHEC, ils sont 40 à 50 par an, avec quelques belles réussites à la clé, tel le photographe Ralfagram, qui s'est fait remarquer par son travail sur la différence.
Bien sûr, étudier et entreprendre en parallèle n'est pas facile: il faut à la fois trouver des clients et passer des examens; traiter avec les fournisseurs et préparer un TFE… C'est intense! En contrepartie, les étudiants-entrepreneurs bénéficient de mesures fiscales et académiques favorables.
"En matière de sécurité sociale, ils ne doivent pas payer de cotisations sociales si, en résumé, ils atteignent un certain crédit d'heures et ne gagnent pas plus de 7.000€ par an." Stéphanie Gowenko dénonce toutefois une contradiction: "Pour devenir indépendant, il faut démontrer ce qu'on appelle les connaissances de gestion de base. Dans la plupart des cas, cela signifie qu'il faut un diplôme d'études supérieures… que les étudiants n'ont pas encore! Très souvent, il faut donc faire appel aux parents comme garants. C'est incohérent pour ces jeunes, qui voudraient prendre leur envol et qui sont entravés par une barrière administrative."
De leur côté, les écoles sont de plus en plus nombreuses à proposer à ces étudiants un statut académique avantageux: certaines dispenses, un étalement des cours, etc. À l'EPHEC, l'étudiant-entrepreneur a par exemple la possibilité d'accomplir son stage et son TFE dans le cadre de son projet.
"C'est une opportunité de se lancer avec des coûts très faibles et des responsabilités personnelles limitées, parce qu'en principe, on n'a pas encore toutes les charges d'une vie d'adulte. Si on a une idée, c'est le moment d'essayer!"
Ce statut a cependant une fin: à 25 ans ou au jour du diplôme, il faut que le néo-entrepreneur soit en mesure d'être rentable "pour de vrai". Bref, passer du mode "projet" au mode "activité".
"Quand ce moment approche, il faut prendre le temps de bien réfléchir: est-ce que je veux donner plus d'ampleur à mon projet et m'y investir à fond? Est-ce que j'arrête? Est-ce que je continue parce que j'y prends plaisir, en marge d'un job salarié? Est-ce que c'est suffisamment rentable, du moins par rapport à mes attentes? Et surtout, est-ce que je m'y épanouis? On vit une première expérience professionnelle qui permet de mieux se connaître, mais est-ce que ça se passe comme on l'a rêvé? Ou pas? Ce sont des questions très personnelles…"
Pour aller plus loin: Trouvez des réponses aux questions les plus fréquentes sur le statut d'étudiant-entrepreneur.
• Edito: Quel entrepreneur êtes-vous?
• Paroles d'entrepreneurs: Geoffroy Josquin et Jonas Benazzi
• Tout le monde peut entreprendre: entretien avec Bart Derre (HoGent)