"Entreprendre, c'est très risqué"; "Il faut beaucoup d'argent pour démarrer"; "On doit tout faire soi-même"… Vrai ou faux? Olivier Kahn, expert-comptable et responsable de la Formation Continue à l'EPHEC, démonte 7 idées reçues sur l'entrepreneuriat.
OUI, mais…: Entreprendre comporte une part de risques… et d'opportunités! On peut perdre de l'argent comme on peut en gagner. On risque d'abîmer sa vie privée, mais on peut aussi l'enrichir. Pour limiter le risque, plusieurs pistes: tout d'abord, entrer progressivement dans le métier, y aller par étapes pour bien comprendre les mécanismes; ensuite, être agile et capable de pivoter si on réalise qu'on se trompe; enfin, il existe des produits d'assurance qui protègent l'entrepreneur d'une large gamme de risques.
MAIS SI! Quand on entreprend, on peut se donner une vie largement enrichie de rencontres, de nouveaux défis, de découvertes… Mais il convient de redéfinir le rythme de vie. On peut très bien aménager des moments privilégiés pour sa famille, pour ses passions, et d'autres réservés à l'activité professionnelle. Souvent, les entrepreneurs qui "n'ont plus de vie" manquent d'organisation.
NON, mais…: En démarrant en mode "lean" ou "allégé", on peut commencer avec peu d'argent. D'autant qu'aujourd'hui, il existe beaucoup de formules de partage ou de mutualisation des coûts qui permettent de limiter l'apport personnel. Les nouvelles technologies ont aussi abaissé les coûts. Cela n'empêche qu'il faut bien calculer les apports de départ pour une première année d'exploitation – sans oublier que les coûts varient selon les secteurs. Se lancer dans les services coûte moins cher que dans l'industrie…
NON: La réussite d'une entreprise dépend de multiples facteurs: positionnement stratégique, politique de différenciation, exécution, contexte humain… Donc non, une bonne idée ne garantit rien. Une mauvaise idée, encore moins! Mais une idée moyenne, parfaitement exploitée, peut être gage d'une belle réussite.
NON, mais… : Certains projets peuvent démarrer très vite sur base d'une opportunité apparue sur un marché. En réalité, le temps de préparation se réduit aujourd'hui, parce que l'on peut entrer sur le marché de manière beaucoup plus ouverte et tester des choses. Il n'y a pas de période minimale. Au contraire même: les projets qui tardent à se créer finissent souvent par ne jamais voir le jour, parce que l'entrepreneur qui hésite trouve toujours une raison d'attendre.
NON: Vouloir tout faire seul, c'est l'assurance de connaître des difficultés. Il est devenu pratiquement impossible d'entreprendre seul, du fait du contexte juridique, de la complexité technologique, de la difficulté stratégique dans un monde très concurrentiel… Il faut d'emblée prévoir de faire appel à d'autres, à qui on confiera des missions: experts comptables, experts technologiques, stratèges, avocats... Cela signifie aussi qu'il faut budgétiser ces interventions dès le démarrage. Rappelons que, dans les différentes régions, on peut obtenir des subsides à la consultance.
NON PLUS…: On pourrait penser que, pour être entrepreneur, il faut être tourné vers soi, ses besoins, ses objectifs… Mais les entrepreneurs qui réussissent sont plutôt ceux qui se tournent vers les autres: clients, partenaires, collaborateurs... Ceux qui donnent beaucoup recevront en conséquence, parfois un peu plus tard. Être égoïste, en tant qu'entrepreneur, c'est risquer de se retrouver seul à terme. Et tout seul, on ne crée pas de belles entreprises...
Vous envisagez d'entreprendre? Xerius, guichet d’entreprises et caisse d’assurances sociales, répond aux questions les plus fréquentes des starters.
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