Ces jeunes entrepreneurs qui veulent changer le monde

8/11/2021
Entreprendre
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Professeur dans le département marketing à l’EPHEC et membre d’Ephec Entreprendre, Anne-Claire Pirnay a accompagné plusieurs générations de futurs entrepreneurs. Ce qu’elle remarque aujourd’hui chez ses étudiants, c’est une conscience grandissante des enjeux écologiques et la volonté de "faire autrement".

"L’évolution est perceptible depuis une dizaine d’années déjà: non seulement les étudiants sont sensibles aux thématiques de la durabilité et de la responsabilité sociétale, mais ce sont eux qui nous interpellent. On n’a pas besoin de les conscientiser; cette dimension de durabilité leur est naturelle. Elle est intégrée dans leurs projets d’entreprise."  

Mieux encore: dans de nombreux cas, c’est la durabilité qui est le projet. "Je pense notamment à tout ce qui concerne l’horeca et l’alimentation durable, mais c’est tout aussi sensible dans d’autres domaines. Dans celui de l’énergie par exemple, nous avons un ancien étudiant, Léopold Coppieters, qui a cofondé Skysun et qui a installé 6.000 panneaux solaires sur les toits des abattoirs d’Anderlecht – sans oublier Solarly, que vous avez déjà évoqué. Dans le domaine textile, où les enjeux sont aussi très importants, on pourrait citer Edmunds, la marque de Matthieu Blanpain et de son épouse Camille : ils ont commencé par fabriquer des nœuds papillons ; aujourd’hui, ils proposent toute une gamme d’accessoires d’habillement qui se veulent éthiques, fabriqués en Belgique."

Qu’est-ce qui pousse ces jeunes entrepreneurs vers de tels projets?

"Je pense que c'est une génération qui a envie d’apporter sa pierre à l'édifice et qui a probablement un plus grand sentiment d'urgence que ses devancières."

"Je pense aussi qu’ils ont moins peur de se lancer. Ils ont beaucoup d’assurance et de conviction personnelle. Ils se lancent d’ailleurs plus vite dans l’entreprenariat, quitte à en faire d’abord une activité complémentaire."

Ce que remarque également l’enseignante, c’est que les étudiants actuels sont plus prompts à se réorienter: "Ils ont besoin de sens, c’est flagrant. Donc, ils n’hésitent pas à s’interroger, conclure qu’ils ne sont pas dans la bonne voie et changer, parfois radicalement."

Mais si les intentions de ces nouveaux entrepreneurs sont bonnes, quelles sont les chances de réussite de leurs projets, dans une compétition économique très rude? "Elles sont grandes!", assure Mme Pirnay. "Les consommateurs ont eux-mêmes beaucoup évolué. Même si les comportements sont parfois contradictoires, quand les gens ont le choix d’acheter un produit un peu plus cher mais plus responsable, ils le font – du moins beaucoup d’entre eux. Je pense que ça va continuer à évoluer; peut-être même très vite."

"Je suis plutôt optimiste. Je fonde beaucoup d’espoirs sur cette génération qui arrive et je suis sincèrement persuadée qu'ils y arriveront. Ils trouveront l’énergie pour faire changer les choses!"

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