Déconstruire pour se reconstruire

26/10/2021
RH & Carrière
(Photo Jon Verhoeft)

Avez-vous déjà eu envie de tout blackbouler? D’abandonner une vie qui ne vous convient plus pour changer radicalement de cap, de travail, d’environnement…? Ce changement, Carolina Vermeersch l’a vécu. Elle en a fait un livre et un nouveau métier.

Le déclic, Carolina Vermeersch l’a ressenti au moment de fermer sa valise, fin 2014. Elle travaillait alors à Barcelone et devait préparer son retour à Bruxelles, quand son déménagement l’a confrontée à sa propre surconsommation: "J’avais acheté beaucoup trop de vêtements!"

Aujourd’hui, cette diplômée en marketing (à l’EPHEC) et en design d’intérieur est devenue entrepreneuse, aux commandes de The Lemon Spoon – une sorte de "banque de ressources" au service de la transition écologique et sociale. Au passage, elle a tiré de son expérience un livre : "Comment j’ai arrêté de me presser le citron". Un guide du changement personnel et professionnel.      

"Pour prendre conscience que l’on est n’est pas en phase avec soi-même, il faut d’abord porter un regard critique sur son propre comportement", explique Carolina.

"Ne pas se remettre en cause est plus confortable, jusqu'au moment où le mal-être prend le dessus. Si on l’étouffe, cela se transforme en maladie; il y a un moment où c’est le corps qui se rebelle."

Changer n’est pas facile pour autant: "Il faut dépasser ses croyances limitantes. Cela réclame du courage. Le changement, c’est un long chemin à parcourir – je dirais même que c’est le parcours d’une vie. Il faut passer par un processus de déconstruction de tout ce qu’on nous a inculqué et qui n’appartient pas à notre personnalité profonde. Mais cela demande aussi d’être bienveillant envers soi-même et d’admettre qu’il y aura des étapes, des échecs, et qu’on ne pourra peut-être pas tout changer."

Cette réflexion, c’est aussi celle qui guide Carolina dans un mode de vie qu’elle veut plus durable: "Quand on prend conscience des enjeux climatique et sociétaux, on peut entrer dans une phase de deuil. Ensuite, il faut dépasser l'impuissance. On n'a pas de contrôle sur grand-chose, si ce n’est sur nous-mêmes. Et quand on se recentre, on se rend compte qu’on peut agir à son échelle : à chaque décision – et il y en a énormément – on peut choisir son camp, rester dans la dégradation ou aller vers la résilience. Mais on n’est pas non plus responsable de tout ce qui se passe sur la planète; il faut se défaire de la culpabilité."

Être en phase avec soi-même, c’est enfin reconnecter son identité personnelle et professionnelle: "Les deux sont indissociables: on reste la même personne dans le cadre professionnel. Si celui-ci est source de mal-être, cela ne peut pas fonctionner longtemps. Il faut donc revenir à une profession qui fait sens, qui nous apporte de la joie et nous nourrit émotionnellement."

Info: The Lemon Spoon

En lien avec cet article:

Avez-vous trouvé votre ikigaï?

"Dans beaucoup d’entreprises, le moteur humain a calé"

Edito: Et pourquoi pas?

Ne ratez pas une chance d'apprendre.
Chaque mois, découvrez de nouveaux articles, rencontrez de nouveaux experts et faites évoluer votre vision du futur.
Je m'inscris