"Raison d'être", "force de motivation" ou plus sobrement "raison de se lever le matin", l'ikigaï est un concept d'origine japonaise qui rencontre un succès grandissant en coaching, comme outil de développement personnel et professionnel. Trouver son ikigaï, c'est se rapprocher de l'épanouissement.
"Qu'est-ce que j'aime faire?", "En quoi suis-je doué?", "De quoi le monde a-t-il besoin?", "Pourquoi puis-je être rémunéré?": quatre questions simples mais fondamentales, correspondant aux quatre ensembles d'un schéma. À leur intersection se trouve l'ikigaï. Différent pour chacun, il représente la zone idéale où la vie prend tout son sens. Pas étonnant qu'il rencontre un tel engouement ces dernières années, dans un monde où tant de gens cherchent leur voie.
"Je ne dirais pas que toute notre raison d'être se ramène à l'ikigaï", relativise Maude De Bel, Associate Business Director chez Robert Half et coach ikigaï chez Be Happy Coaching, "mais c'est un très bon outil pour prendre un peu de recul et apprendre à mieux se connaître".
L'ikigaï, explique-t-elle, s'utilise beaucoup dans le domaine professionnel, dans les situations de remise en question ou de perte de confiance en soi: réorientation, fin de carrière, ou encore à la suite d'arrêts prolongés, comme dans les cas de burn-out. Il peut bien sûr être utile aux étudiants. "Mais on peut le transposer à beaucoup d'autres situations. C'est un outil puissant de rétention du personnel. On l'applique aussi en coaching d'équipe et même en coaching de couple. Le principe est toujours de travailler les forces, les points positifs, pour en faire des leviers."
L'outil, affirme Maude De Bel, est assez facile à utiliser:
"On pose des questions très simples, mais qu'on n'a pas l'habitude de se poser et qui font émerger un fil conducteur."
"Cela permet de comprendre ce qu'on aime faire et surtout pourquoi on aime le faire, de se rendre compte qu'on n'est peut-être pas là où on devrait être et aller vers des choses qui nous conviendront mieux."
La démarche peut sembler intimidante, dès lors qu'on évoque la "passion", la "mission" ou encore la "vocation": "Ce sont des mots très forts, qu'il faut ramener à sa propre échelle. Il ne s'agit pas de bouleverser sa vie ou de changer le monde, mais de voir au quotidien ce que l'on peut faire pour aller vers une amélioration. À cet égard, j'aime bien parler d'un autre concept japonais, le kaizen, qui est en quelque sorte la théorie des petits pas, tenables sur la longueur. Ça peut commencer par de très petites choses: dire bonjour aux gens, téléphoner à des proches, s'enquérir d'un voisin – même si ça peut sembler naïf… Je rencontre aussi beaucoup de gens qui veulent s'investir dans des associations, ou qui veulent agir sur leur consommation par exemple. Et puis, cela peut aller jusqu'à trouver le job idéal! En fait, c'est tout ce qui peut nous aider à être en meilleur accord avec nous-mêmes, et finalement plus heureux."
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