Pourquoi tant de coachs?

22/3/2022
RH & Carrière
(Photo Avery Evans/Unsplash)

Les formations en coaching individuel – ainsi que le nombre de coachs – connaissent un vrai boom ces dernières années. Analyse du phénomène avec Laurent Kahn, coach lui-même et formateur au sein de BAO Elan Vital, l'une des principales écoles de coaching en Belgique.

"La croissance est très nette", confirme Laurent Kahn. "Chez BAO, nous formons environ 120 personnes par an; c'était environ la moitié il y a 7 ou 8 ans." Les thématiques les plus demandées? Gestion du stress, gestion des relations, communication, gestion du changement…

"C'est en partie un effet de mode, qui a vu les formations se multiplier, des plus sérieuses aux plus discutables. Mais je crois surtout que, s'il y a un essor du coaching et plus largement de ce qui touche au développement personnel, c'est qu'il y avait un manque."

"Pendant plusieurs décennies, on a plutôt appris à taire ses émotions, à négliger ses besoins; aujourd'hui, on en sort. On apprend à communiquer, être en relation, gérer ses émotions… J'ai la croyance que cela nous aide dans la vie."

Au fait, de quoi parle-t-on quand on parle de coaching? "Il n'y a pas de définition légale, mais on peut dire que cela consiste à accompagner une personne pour l'aider à trouver les ressources nécessaires à atteindre ses objectifs. Il y a donc une notion de responsabilisation, d'autonomie, ainsi que des objectifs fixés – qui sont ceux de la personne, pas ceux de son employeur, de l'école ou des parents. Par ailleurs, c'est un accompagnement; ce n'est ni de la formation, ni du conseil."

Les raisons de se former au coaching peuvent être multiples: "Toutes les personnes que nous formons ne deviendront pas des coachs professionnels, loin de là. Beaucoup de gens se forment à titre personnel, par exemple dans leur rôle de manager, de parents ou de professeur, pour améliorer leurs relations au quotidien, gérer leur équipe... D'autres le font dans un but professionnel au sein de leur entreprise: des gens qui, en plus de leur fonction, assumeront un rôle de coach interne pour une partie de leur temps. Il y a aussi des gens en réorientation professionnelle, mais ce n'est pas du tout la majorité."

En fait, peu de coachs exercent à plein temps. "Je n'en connais pas personnellement", partage Laurent Kahn. "En Belgique, la plupart de ceux qui en font une profession combinent le coaching avec la formation, le recrutement, la thérapie, l'orientation professionnelle… Ce n’est jamais une activité unique. Pas seulement pour des raisons financières ou d'envie, mais simplement d'énergie. Moi-même, j'estime que je ne peux pas donner plus de cinq séances par jour, deux jours par semaine. Au-delà, je n’ai plus la disponibilité nécessaire."

Attention, conclut-il: "Le coaching n'est pas une formule magique. Il offre des pratiques et des outils qui peuvent contribuer à un mieux-être, mais qui s'inscrivent dans un ensemble. Par exemple en entreprise, sans une réflexion sur la structure et l'organisation du travail, le coaching ne va pas tout résoudre à lui seul."

Info: BAO Group

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