Donner accès à l’énergie aux populations rurales d’Afrique, en commercialisant de petites stations solaires autonomes: l’idée est née en 2016 dans le cadre d’un travail de fin d’études à l’Ephec. Cinq ans plus tard, la start-up Solarly est en train d’installer des centaines d’unités au Cameroun.
"L’accès à l’électricité en Afrique rurale, à l’écart des réseaux, est une condition du développement humain", explique Julien Riat, ancien étudiant de l’Ephec et cofondateur de Solarly. "L’énergie donne accès à l’eau et permet de développer toutes sortes de projets locaux: créer une entreprise, ouvrir un salon de coiffure, un cybercafé, ouvrir un bar et pouvoir l’éclairer le soir ou alimenter les frigos… C’est une solution pour améliorer le confort de vie dans des zones reculées."
Au départ d’un travail de fin d’études – celui de David Oren, alors étudiant en commerce international à l’Ephec – Solarly est devenu un projet porté par quatre associés. En 2016, celui-ci est sélectionné par l’incubateur wallon NestUp, où il bénéficie de trois mois d’accompagnement intensif afin de tester le business model et de parfaire le produit: une station autonome de 150 à 300 watts, alimentée par des panneaux solaires, permettant de stocker l’énergie localement et de connecter différents appareils. L’entreprise est officiellement fondée en janvier 2019 et, grâce à une récolte de fonds, produit un premier lot de 100 unités.
Julien Riat trouve une triple motivation dans ce projet qui, dit-il, répond à des valeurs importantes à ses yeux:
"C’est aller à la découverte d’une autre culture, contribuer à relever des défis importants dans le domaine de l’énergie ; c’est aussi démontrer que l’on peut créer une entreprise sociale, capable d’autosuffisance financière, mais dont le profit n’est pas la seule finalité. Tout cela sans créer des besoins artificiels mais en répondant à une problématique de développement."
Aujourd’hui, Solarly occupe quatre personnes en Belgique et cinq au Cameroun, qui est sa base de déploiement en Afrique subsaharienne. L’entreprise a franchi un palier avec un premier "gros" contrat de 500 unités, en cours d’installation, tandis que 500 unités supplémentaires ont été fabriquées grâce à une nouvelle levée de fonds. "C’est la difficulté du modèle : la fabrication demande beaucoup d’argent, tandis que le stock ne peut pas être écoulé immédiatement et que les acheteurs, sur place, manquent de moyens. C’est pourquoi nous proposons un modèle ‘pay as you go’, avec un plan de remboursement."
Prochaines étapes: atteindre le seuil de rentabilité et, peut-être, explorer d’autres marchés africains – des contacts sont déjà établis en RDC.
Info: Solarly
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