Passionné de golf, Cédric Lescut était un entrepreneur et un sportif accompli. Mais ça, c'était avant de perdre une jambe dans un accident. Aujourd'hui, c'est un entrepreneur et un sportif accompli, à la tête d'une asbl qui soutient les enfants amputés.
Faire d'une passion son métier: ce rêve, Cédric Lescut l'a réalisé grâce au golf. Diplômé de l'EPHEC (en marketing) et devenu prof de golf, il a ensuite créé avec sa femme une agence de voyages et d'événements golfiques. Une trajectoire idéale, brusquement interrompue en 2011 par un accident de moto qui faillit lui coûter la vie: jambe droite arrachée, un an d'hôpital, une autre année de revalidation…
"Ma chance a été d'avoir une femme formidable qui m'a aidé à surmonter le traumatisme", témoigne-t-il. Un an plus tard, il était n° 1 européen. "D'avoir une famille, des amis qui m'ont soutenu. Et puis, refaire des projets. J'ai vu qu'il y avait des gens porteurs de handicap qui jouaient au golf, qu'il y avait des tournois. À partir de là, mon leitmotiv a été de retourner sur le circuit et tout casser!" Un an plus tard, il était n° 1 européen.
Cette histoire personnelle est aussi aux origines d'une nouvelle carrière pour Cédric, avec son asbl Android 34. "Si j'ai pu refaire de la compétition, c'est grâce à des mécènes qui m'ont financé. J'ai eu envie de rendre ce que j'avais reçu, de faire à mon tour quelque chose pour les autres."
La mission que se donne Android 34 est d'aider les personnes handicapées à renouer avec la vie grâce au sport : d'une part avec une école de handigolf, d'autre part via le financement de prothèses sportives destinées aux enfants amputés. "À l'époque, il n'y avait pas en Belgique de structure qui développait le golf pour les personnes à mobilité réduite. Aujourd'hui, nous faisons moins de golf, on se concentre davantage sur l'achat de prothèses pour enfants, tandis que la fédération belge de golf a lancé son programme handigolf, dans le prolongement de notre travail."
Cédric Lescut – qui rêve de voir le golf inscrit aux Jeux Paralympiques en 2024 – se réjouit de l'intérêt grandissant pour le handisport:
"Je pense que les sportifs handicapés ont une valeur ajoutée, des choses à raconter. On peut faire passer un message à travers le dépassement du handicap."
Ce qu'il retient de son parcours avec Android 34? "Qu'il faut faire les choses avec le cœur. Beaucoup de jeunes pensent d'abord à l'argent mais ce que je vois, parmi les entrepreneurs que je fréquente, c'est que seuls ceux qui travaillent avec le cœur réalisent des choses vraiment fabuleuses. C'est un cliché, mais l'aventure humaine est bien plus importante que l'aventure financière."
Son plus beau moment? "Taper des balles au sommet de l'Atomium pour faire le buzz, c'était dingue! Mais le moment le plus fort, que je revis à chaque fois, c'est quand je vais offrir personnellement la prothèse de sport à l'enfant qui vient d'être équipé. J'ai voyagé, j'ai rencontré plein de personnalités, mais ça, c'est vraiment ce qui me donne des frissons!"
Info: Android 34
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