L’IA peut-elle vous aider à créer votre entreprise?

"L’IA générative offre plein d’outils utiles dans la création d’une entreprise", estime Michel Duchateau. Chief Innovation Officer chez Convidencia, où il accompagne les entrepreneurs dans les processus de transformation et d’innovation.

"L’une des premières applications auxquelles on peut penser, c’est bien sûr la réalisation automatisée d’études de marché ou de tendances, selon le segment et la zone géographique choisis. Aujourd’hui – mais ça évolue tous les jours – on peut obtenir en 45 secondes une étude d’une dizaine de pages, sourcée et donc crédible. C’est très puissant. La veille automatisée est également intéressante."

La prospection commerciale est un autre domaine où l’IA peut s’avérer utile, en générant des listes de prospects qualifiés, en fonction du type de clients que l’on cible. "L’information récoltée sur ces prospects permettra en outre de mieux comprendre à qui on a affaire, donc par quel angle les aborder. En revanche, en B2B du moins, je déconseille d’automatiser la prise de contact. On a coutume de dire que la relation commerciale est d’abord une relation humaine; si, par exemple, le prospect s’aperçoit qu’il est appelé par un voicebot, on tue cette relation. On se prive aussi des surprises que peut réserver un entretien et qui sont tellement nécessaires, surtout pour un starter qui a besoin de valider ses hypothèses."

Études de marché et fichiers de prospection restent du domaine du traitement de données, mais l’IA peut-elle apporter une valeur créative? Oui, répond notre interlocuteur. "Toujours en matière de prospection, il peut s’agir, par exemple, de définir des persona. Mais on peut aussi générer automatiquement des dizaines de noms pour un nouveau produit, préparer un pitch, chercher des réponses alternatives à une question…"

Mais attention, avertit Michel Duchateau, l’IA générative a également ses limites:

"Ce que permet surtout l’IA, c’est de gagner du temps et créer de la valeur ajoutée. L’un des pièges, c'est de croire qu'on va automatiser l'entrepreneuriat."

"Il faut tout de même quelqu'un qui soit à la source et qui reste aux commandes, qui pilote, qui décide... Bref, quelqu’un qui apporte la dimension humaine. Un autre piège, c’est la techno-dépendance. On accorde parfois trop de confiance aux IA: des résultats vraisemblables ne sont pas forcément vrais; il faut garder l’esprit critique. Et à un moment donné, il faut être capable de lâcher l'outil pour penser par soi-même. J’encourage donc à utiliser les IA pour se rendre compte de leur potentiel et de leurs limites. Une fois que les entrepreneurs l’ont compris, mais surtout l’ont intégré dans leur pratique, ils deviennent autonomes."

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Dans notre dossier "Création d’entreprise":‍

• Edito: Entreprendre, des raisons d’y croire!

• Étudiants-entrepreneurs: un statut gagnant

• "Entreprendre, c’est trouver une place dans la société"

• Étudiante-entrepreneuse: "Un cadre qui me rassure"

• Prospection et vente: par où commencer?