"Gérer la relation à l’autre, c’est d’abord gérer la relation à soi"

6/11/2023
RH & Carrière
(Photo Iulia Mihailov/Unsplash)

Après une carrière dans le monde de l’assurance, Jean-Philippe Vandenschrick s’est reconverti en consultant et formateur. Parmi ses domaines d’action: la gestion de conflits. "Un terrain que j’aime, même s’il me fait peur", dit-il. "Quand on arrive dans une équipe en situation de conflit, on ne plaisante pas, parce que les gens souffrent."

"En matière de ressources humaines, qu’il s’agisse de gestion d’équipe, gestion de conflits ou encore négociation, on part souvent d’une double réalité", explique Jean-Philippe Vandenschrick. "Quelle est votre vision du monde? et quelle est votre éthique?"

"La vision du monde, c’est la grille de lecture de la personne: comment pense-t-elle qu’un être humain, une équipe, une organisation fonctionnent? Et jusqu'où a-t-elle intégré l’évolution de la société, devenue hyper technologique, hyper digitale? Si vous voulez gérer quoi que ce soit sans vous épuiser, jusqu'où pouvez-vous intégrer le fait que nous sommes passés d'un modèle très linéaire à un modèle paradoxal?"

L’autre dimension essentielle est celle de l’éthique: "Jusqu'où êtes-vous prêt à influencer ou manipuler votre interlocuteur? C'est en fait très simple: il s’agit de traiter les gens comme vous aimeriez qu’ils vous traitent. Si vous voulez les manipuler, il faut accepter que les autres vous manipulent un peu aussi – et comme vous n’êtes pas d’accord, vous ne le ferez pas. Vous direz les choses franchement et vous installerez ce qu’on appelle une ‘adhésion partenariale’. En fait, il n'y a pas d'autre modèle pour que ça marche."

C’est ensuite que l’on va s’intéresser aux outils relationnels: les soft skills. "Gérer la relation à l’autre, c’est d’abord gérer la relation à soi. C’est se connaître soi-même. Non seulement gérer ses émotions, mais aussi connaître ses forces, ses faiblesses et son cadre. C’est ce que nous appelons travailler la présence et c’est extrêmement important, par exemple avant une négociation: de quoi va-t-on parler et que veut-on obtenir?"

"Ensuite seulement arrive ce qui est très compliqué, qui est de ‘se mettre à la place de l'autre’."

"C’est là qu’intervient quelque chose qui est à la fois merveilleux et dangereux: l'interprétation. Merveilleux parce qu’on obtient plein d'info, et dangereux parce qu’on ne sait pas jusqu’où cette interprétation est correcte. Viennent alors d’autres techniques: l'écoute active, l'appel aux faits, la technique des questions ouvertes... C'est un questionnement non intrusif, qui doit indiquer à l’autre que, si on pose des questions, c’est parce que les réponses sont importantes pour comprendre la situation et comprendre comment travailler ensemble."

"C’est un travail de longue haleine: ce n’est pas en trois jours que tout se transforme. Il faut se donner du temps et vérifier l’apprentissage d’une nouvelle manière de ‘manager’."

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