On les appelle en français les "compétences transversales", "compétences comportementales" ou plus simplement "humaines". Mais pourquoi parle-t-on tellement des "soft skills"? Parce qu’elles sont l’enjeu éducatif et professionnel des prochaines décennies, tout simplement!
Deux tendances majeures convergent pour faire des soft skills un enjeu crucial : l’évolution de l’économie et celle des techniques.
Commençons par l’économie: dans un passé pas tellement lointain, celle-ci était essentiellement locale. La plupart des échanges s’effectuaient au niveau de petites structures, commerces ou petites entreprises, et les commerces de même nature cohabitaient plutôt que de se faire concurrence (rue des Bouchers, rue des Fripiers à Bruxelles, par exemple). La révolution industrielle a bousculé ce modèle, que les mutations du 20e et du 21e siècle, la numérisation, la mondialisation, ont achevé de déstabiliser.
Aujourd’hui, la moindre PME est inscrite dans une concurrence internationale. La clientèle est aussi plus volatile. Il est devenu plus difficile de faire des affaires, garantir un chiffre d’affaires et dégager des bénéfices. Dans un tel environnement, l’implication et la motivation des collaborateurs, le dialogue ouvert, l’écoute, ont pris autant d’importance que les compétences techniques.
À cette évolution se superpose désormais l’essor de la "machine pensante": de même que la robotisation et l’automatisation ont affecté de nombreux métiers manuels de "l’ancienne économie", l’intelligence artificielle commence à impacter certains métiers intellectuels. Les progrès ahurissants de la traduction automatique ou des chatbots en donnent l’exemple.
Que reste-t-il au travailleur humain qui soit hors de portée des machines? Pas le savoir théorique, qui est acquis par l’étude et que l’ordinateur est capable d’emmagasiner. Pas non plus le savoir-faire, qui est le résultat de l’expérience, désormais à portée de l’intelligence artificielle "auto-apprenante".
Reste le savoir-être, les "soft skills", qui font aujourd’hui la différence.
Au premier rang, j’y vois le leadership – pas au sens de l’autorité hiérarchique, mais de la capacité à motiver, à convaincre, à entraîner avec soi, à transmettre... Ce leadership n’est d’ailleurs pas réservé au "chef". Il est tout aussi fondamental d’exercer un leadership sur soi-même: c’est la capacité à se remettre en question, cultiver ses talents, en acquérir de nouveaux, s’auto-motiver… Toutes choses que l’on n’apprend pas à l’école.
À l’avenir, pour relever le défi des soft skills, il sera capital que l’école enseigne ce qu’on appelle les "4C" – un concept cité par l’historien et philosophe Yuval Noah Hariri (mais qui a été élaboré voici une vingtaine d’année déjà par le Partnership for 21st Century Skills).
Les 4C, ce sont la Communication, la Collaboration, la Créativité et l’Esprit Critique. Un fondement de compétences qui font le meilleur de l’humain. À nous de les développer.
Consultant en People Management
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À lire dans notre dossier "Soft Skills":
• "Les émotions sont le moteur de l’humain"
• "On engage de l'humain, pas des machines"
• L’agilité: une expérience d’équipe
• "Gérer la relation à l’autre, c’est d’abord gérer la relation à soi"