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Dans la panoplie des soft skills, ces compétences humaines "non techniques", tout ne relève pas exclusivement de l’individu. Certaines aptitudes peuvent s’exercer collectivement. Michel Duchateau, Partner chez Convidencia, contribue ainsi à former les équipes à l’agilité. Ou comment avancer ensemble dans un monde incertain.
Michel Duchateau est Chief Innovation Officer chez Convidencia – un bureau de consultance qui accompagne la transformation des entreprises. Avec son collègue Lionel Barets, il est aussi le coauteur de la méthode ParticipAgile, conçue pour renforcer la participation et l’agilité dans les organisations.
Au fait, comment définit-on l’agilité? "Cela dépend du contexte; il y a bien une dizaine de définitions qui circulent. La plupart se rapportent à la gestion de projet, plus exactement à la façon de créer de la valeur dans un monde incertain: comment établir des plans, si l’on ne sait pas comment l'environnement va évoluer? L’agilité apporte une réponse en proposant d’avancer pas à pas, en se fixant d’abord un objectif modeste mais réaliste, avec les moyens dont on dispose. Ce qui est intéressant, c’est que cette démarche – à l’opposé du management traditionnel – requiert typiquement des compétences ‘soft’, qui correspondent à d’autres définitions de l’agilité, orientées RH. C’est la capacité à affronter l’incertitude, gérer la complexité, accueillir les surprises…"
C’est à ce niveau que l’agilité peut être approchée en équipe. À condition, explique Michel Duchateau, de remplir quelques conditions. "Il y a plein de bouquins sur le sujet, mais on peut dire qu’il faut réunir sept grands prérequis. Une équipe agile, c’est d’abord une équipe dont les membres ont l’esprit assez ouvert pour accepter les idées des autres. Ensuite, c’est une équipe qui travaille ensemble; pas d’un point de vue hiérarchique, mais en termes de projet, avec un fort esprit de corps. Il faut aussi établir une communication honnête et respectueuse entre les équipiers, ainsi qu’une certaine sécurité psychologique: si personne d’autre que le manager n’ose s’exprimer, on ne sera pas à l’aise face à l’incertitude et on ne pourra pas rebondir dans les échanges. Deux autres prérequis ont trait au sens de la responsabilité, collective et individuelle. Enfin, le dernier, c’est l’audace, qui suppose la confiance. C’est indispensable pour prendre action quand on est dans l’incertitude."
Ces compétences agiles peuvent-elles s’acquérir, individuellement et collectivement?
"Selon mon expérience, oui. J’ai vu des équipes ou des personnes devenir agiles; à un moment donné, elles réalisent qu’elles ne peuvent plus prévoir les choses comme avant, ou qu’elles doivent réévaluer la situation en permanence."
"Mais ce sont des compétences et des comportements qui s'acquièrent à travers l'expérience vécue. Pas en assistant à une conférence ou en lisant un livre. C’est une formation expériencielle. Et cela signifie une transformation culturelle de l’équipe."
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À lire dans notre dossier "Soft Skills":
• "Les émotions sont le moteur de l’humain"
• "On engage de l'humain, pas des machines"
• "Gérer la relation à l’autre, c’est d’abord gérer la relation à soi"
