Apprendre en alternance, ça le fait!

11/3/2024
RH & Carrière
(Photo Gordon Cowie/Unsplash)

Alterner les cours et le travail en entreprise, pour joindre directement la théorie à la pratique: une forme d’enseignement qui séduit de plus en plus d’adultes et qui – attention, cliché – ne concerne pas que les métiers manuels, loin de là! Entretien avec Vincent Giroul, directeur du centre bruxellois de formation en alternance EFP.

L’alternance, c’est d’abord une dynamique, explique Vincent Giroul: un à deux jours par semaine en centre de formation, le reste en entreprise. "La théorie n’est pas déconnectée de la pratique; elle est immédiatement mise en œuvre. C'est le ‘faire’ qui va construire les apprentissages, dans le cadre de l’entreprise et dans le contact avec des collègues: on assimile d’emblée les codes, on mobilise les manières de fonctionner en entreprise et on développe ainsi des savoirs, des savoir-faire, mais aussi des savoir-être liés à une activité professionnelle."

Quant au volet théorique, il est toujours donné par des professionnels en activité: "C’est une autre caractéristique de l’enseignement en alternance. Pour être formateur chez nous, il faut exercer le métier dont on parle, pour l’aborder tel qu’il se pratique aujourd’hui."

"La troisième caractéristique, c’est la dimension entrepreneuriale : on s’adresse d’une part aux jeunes de 15 à 23 ans, en filière d’apprentissage; d’autre part à un public d’adultes, à partir de 18 ans, en filière ‘chefs d’entreprise’."

Vincent Giroul le remarque: l’alternance séduit de plus en plus d’adultes.

"La moitié environ de nos inscrits ont plus de 25 ans, et cette proportion augmente. Cela signifie à mes yeux que la formation tout au long de la vie devient une réalité. D’une part, parce qu’il n’y a plus aucun métier où il ne soit pas nécessaire d’ajuster ses compétences aux évolutions: numérisation, durabilité… D’autre part, parce qu’elle représente une voie de reconversion professionnelle, y compris pour des gens qui ont parfois suivi un parcours supérieur ou universitaires et qui ont envie de s’investir dans d’autres choses, peut-être plus concrètes."

Au total, pas moins de 93 métiers sont proposés en filière entrepreneuriale à l’EFP – et même 220 en coopération avec l'IFAPME, en Wallonie. Pas seulement des métiers manuels: "Bien sûr, nous sommes traditionnellement présents dans les métiers de la construction, de l'alimentation, du bien-être… Mais l’offre s’étend désormais aux métiers du numérique ou à des métiers de services tels qu’agent immobilier, conseiller en gestion du personnel, etc."

Ultime atout de l’alternance: l’employabilité. "Nos analyses montrent un taux d’insertion professionnelle de 87% dans les six mois, ce qui est très élevé", se félicite M. Giroul. Le revers de la médaille, c’est un taux d’abandon relativement élevé en cours de formation: "L’apprentissage en alternance demande un fort engagement personnel. Prenez le temps de confirmer vos choix avant de vous lancer ; cela vaut pour toutes les filières: ce temps d’orientation est crucial."

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