Travailler en tant qu'étudiant, ce n'est pas seulement un moyen de gagner de l'argent. Si on a la chance de trouver un job dans la filière qu'on a choisie, c'est aussi le moyen de poser un pied dans l'entreprise, d'appliquer la théorie apprise et de la confronter aux réalités du terrain.
Pour beaucoup d'étudiants – même pour certains boursiers, comme moi – avoir un job sur le côté, c'est d'abord une nécessité financière.
En ce qui me concerne, j'ai commencé à travailler dans des bars et des boîtes de nuit, comme barman au début, puis avec des responsabilités croissantes dans l'organisation d'événements et même la gestion d'équipe. Un job qui me convenait parfaitement, parce que j'y trouvais un lien avec mon cursus en marketing des arts et de la culture, avec ma vocation de musicien – et puis parce que j'adore rencontrer des gens.
Travailler la nuit (ou le jour, d'ailleurs) est un choix qu'il faut assumer. Pas question de ne pas s'impliquer dans un projet de groupe ou de louper la préparation d'un examen, parce qu'on doit aller bosser ou qu'on est rentré tard. Pas question non plus de s'excuser auprès de son patron parce qu'on doit étudier. Souvent, c'est donc une double journée de travail et bien peu de temps laissé à la vie sociale ou personnelle.
Mais travailler quand on est étudiant, si on peut le faire dans le domaine qu'on a choisi, c'est aussi une chance.
C'est le meilleur moyen, avec les stages, de mettre en pratique ce qu'on apprend. En sens opposé, le travail m'a facilité l'apprentissage de la matière, parce que je pouvais lier la théorie du marketing avec une réalité vécue: celle des "vraies" attentes de mes "vrais" clients.
C'est aussi grâce à mon activité professionnelle que j'ai trouvé mon stage de fin d'études chez Antoinette Design – une agence de décoration d'événements. Mieux: l'expérience acquise et les contacts noués dans mon job m'ont été utiles en stage, parce qu'ils m'ont permis de trouver des solutions à des problèmes que j'avais déjà rencontrés, ou parce que je connaissais des gens qui pouvaient le faire.
Travailler permet également de mesurer la marge qui peut exister entre la théorie et la pratique: sur le terrain, tout ne se passe pas comme dans un syllabus; il faut improviser, sortir du cadre appris. Il faut aussi se faire aux impératifs de rentabilité, donc aux contraintes budgétaires. Parfois, ce qu'on avait imaginé n'est pas réalisable financièrement, ce qui peut être frustrant – mais peut aussi stimuler la créativité.
À l'inverse, le travail de terrain peut vous apprendre la prise de risque, qui échappe à la théorie. Quand vous vous permettez une petite folie budgétaire, mais que la soirée que vous organisez est une réussite, quel bonheur! Et ça, même si l'EPHEC est une école qui pousse à entreprendre, ça ne se trouve pas vraiment dans les cours.
En bref, travailler en étudiant fait gagner du temps. C'est sans doute le plus court chemin pour aller de l'auditoire à l'entreprise!
Adrien Möller,
3e bac en marketing des arts et de la culture
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