Trois conditions pour réussir le changement

30/1/2024
RH & Carrière
(Photo Andres Ayrton/Pexels)

Pas facile de mettre en œuvre un changement. Demandez à un chef d’entreprise ou à un bourgmestre: la résistance n’est jamais loin. Même à titre personnel, modifier son alimentation ou décider de changer de boulot n’a rien de simple – même quand cela s’impose. Alors, comment changer?

"La résistance au changement est normale et même saine", explique Ingrid Février, Senior Consultant chez Convidencia, qui accompagne notamment la gestion du changement en entreprise. "Les neurosciences nous apprennent que notre cerveau est réglé sur la stabilité: il aime les situations connues, qui évitent les hormones de stress – et donc, il n’aime pas le changement. Mais les niveaux sont très variables selon les individus: dans une même situation, certains seront très vite stressés; d’autres, beaucoup plus à l’aise. Cela dépend largement du schéma de valeurs de chacun: si l’individu perçoit son environnement comme hostile, ou s’il le perçoit comme une manne d’opportunités, cela le poussera à vouloir se protéger ou, au contraire, à se mettre en mouvement."

"Fondamentalement, la résistance au changement est une réaction de peur. Pour permettre aux gens de la surmonter, il faut veiller à ce qu’il se sentent suffisamment en sécurité pour tenter l’expérience."

Trois conditions doivent être remplies pour adopter un changement, explique Ingrid Février. Et il est fondamental de les aborder dans le bon ordre:

"D’abord, il faut comprendre: pourquoi faudrait-il changer? et pourquoi ne rien changer risquerait d’être pire? Sans cette étape de compréhension des enjeux, on ne peut pas prendre le contrôle de la nouvelle situation – et la perte de contrôle, c’est terrifiant."

Le contrôle, c’est justement la deuxième condition: "Une fois qu’on sait pourquoi changer, on a besoin des outils qui permettront de maîtriser la nouvelle situation. Imaginons quelqu’un qui a des problèmes cardio-vasculaires: son médecin lui suggère de manger plus sainement, mais cela lui demande peut-être d’apprendre d’autres façons de cuisiner; un accompagnement pourrait donc être nécessaire."

"La troisième condition, c’est le sens. Et le sens, c’est très personnel: qu’est-ce que cette nouvelle situation représente à mes yeux? est-ce que j’y adhère?"

"J'ai l'habitude de dire, quand je donne des formations, que 80% de la résistance au changement peut être évitée en amont si on a écouté, préparé, prévu un trajet qui respecte les gens dans leur évolution. Et les 20% restants – même si c'est un peu caricatural –, ce sont en fait des objections majeures: la personne a compris; elle n’exprime pas une peur, mais ce changement n’a aucun sens pour elle. Parfois, ça peut être un cadeau: si vous rencontrez une objection majeure dans un projet de changement, c’est peut-être que vous n’avez pas assez consulté les experts ou le terrain, ou qu’une partie de la réalité vous échappe. Et dans ce cas, ça peut vous éviter de vous planter. D’où l’importance de l’écoute: la bienveillance est fondamentale."

Info: Convidencia

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