Si tout était possible, que feriez-vous?

2/10/2023
RH & Carrière
Zanskar: les marcheurs du grand froid (photo Pascale Sury)

En 2014, Pascale Sury a quitté son "métro-boulot-dodo" pour partir à l’aventure, photographier les grands espaces et les lieux les plus isolés de la planète. Que peut nous apprendre son parcours? Elle viendra partager son expérience lors d’une conférence, au mois de novembre à l’EPHEC.

De l’Antarctique au Svalbard en passant par les Andes, l’Himalaya, la Namibie… Voilà près de dix ans que Pascale Sury photographie la planète sous tous les angles – avec une préférence pour les plus extrêmes: "Je me considère comme ambassadrice de la beauté de la planète. Elle m’émerveille. Elle m’inspire et j’ai envie de sensibiliser les gens à cette beauté, au-delà des menaces qui pèsent sur elle."

L’aventure, elle a décidé de la vivre en 2014, quand elle a quitté sa condition de salariée et de navetteuse pour partir autour du monde avec son appareil photo. D’abord quatre mois, puis davantage. "Quand je suis rentrée, je me suis rendu compte qu’il me serait impossible de retourner dans un bureau. Je me suis lancée comme photographe indépendante, puis guide polaire. Et en 2017, avec mon ex-mari, nous avons fini par tout quitter, vendre la maison et partir pendant un an – ce dont nous avons tiré un film et un livre."

Comment poser un choix aussi déterminant? "Pour moi, c'est le choix du cœur. J’ai toujours su qu’il me fallait un métier-passion, quitter ma zone de confort. Pour faire ce genre de choix, je crois qu’il faut dépasser ses peurs, ses croyances limitantes, la petite voix qui vous dit ‘tu n’y arriveras pas’, pour aller là où on se sent aligné. Je crois fondamentalement que la vie nous guide là où nous devons aller. En tous cas, ça fonctionne pour moi."

"Ce qui m’a beaucoup aidée, aussi dans mon parcours d’indépendante et d’entrepreneuse, c’est la patience et la persévérance." De la persévérance, il lui en a fallu pour surmonter quelques moments difficiles:

"J’ai par exemple réalisé la traversée du Zanskar, pendant quinze jours, en dormant sous la tente par -35 degrés. En fait, j’adore ces endroits où l’on ressent la puissance de la nature, qui met l’humain face à lui-même."

"C’est vrai que, parfois, on se demande ce qu’on fait là... Il faut continuer, sans trop se poser de questions, en profitant de ce que vous apporte le moment présent. Mais ces moments les plus extrêmes, ce sont aussi les plus forts, les plus marquants."

Aujourd’hui, Pascale prend une pause. Un moment de recul nécessaire pour réfléchir, se recentrer sur ses aspirations… et pour se reposer! "J’en ai besoin; mon corps me le réclame. Je sais que je repartirai, peut-être différemment. Plus comme guide polaire, parce que je n’ai plus envie de participer à certains excès du tourisme."

"Je n’ai pas de regret", conclut-elle. "Je ne regrette pas mon parcours salarié. Je le vois comme une étape qu’il fallait franchir. Et quand on sent qu’on arrive au bout de l’étape, il faut passer à autre chose."

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