Edito: Quand la voie est toute tracée

7/3/2022
Idées
(Photo D. Herron/Unsplash)

"Travaille bien à l'école et tu auras un bon métier": qui n'a pas entendu cette phrase répétée par des parents, grands-parents, professeurs…? Comme si l'école ne devait servir qu'à cela: préparer les enfants et les jeunes adultes au monde du travail.


Entendons-nous bien: je ne dis pas que ce n'est pas important, au contraire. Bien sûr, le parcours scolaire nous prépare au parcours professionnel. La voie semble même toute tracée: dès le choix d'une option ou même avant, on est sur les rails qui mènent vers tel ou tel métier. Mais justement, cette voie toute tracée n'est pas forcément la nôtre.

Cela peut sembler paradoxal, quand on pense à tout le temps que nous passons dans les classes depuis l'enfance: trois ans de maternelles, six ans de primaires, six ans de secondaires (si tout va bien), et pour ceux qui accomplissent des études supérieures, encore trois ans de bachelier, éventuellement un master, voire davantage.

Au total, nous aurons passé au moins 15 à 20 ans de notre vie à nous former. Ce devrait être suffisant pour savoir où l'on va. Et pourtant, une fois leur diplôme en main, certains se posent des questions, doutent de leurs choix de vie ou de carrière… Tandis que d'autres trouvent leur chemin en dehors du parcours scolaire, par d'autres voies, par des expériences de vie qui ne sont sanctionnées d'aucun diplôme.  

Personnellement, bien que je n'aie pas encore achevé mon bachelier en comptabilité, j'ai choisi de me lancer comme indépendant voici quelques mois déjà, dans le commerce de fournitures à l'horeca et l'événementiel – simplement parce que j'ai commencé très tôt les jobs étudiants, que je bouge beaucoup, que j'ai remarqué certaines demandes et que je me suis mis à acheter et revendre quelques articles. Ce qui était presque un hobby est devenu une activité, au point que je songe désormais à franchir le pas de l'indépendant à la société.

Pourquoi j'en parle? Parce qu'il a fallu attendre l'école supérieure pour évoquer l'entreprise. Jusqu'alors, le sujet n'était pas abordé.

Ce n'est qu'à l'EPHEC que j'ai entendu parler d'entreprendre et que j'ai pu rencontrer des entrepreneurs. Si j'avais pu l'entendre plus tôt, j'aurais sans doute pu faire certaines choses plus rapidement ou mieux.

Je ne dis pas que nous sommes tous destinés à devenir entrepreneurs, mais je pense que l'enseignement, en Belgique, nous prépare trop souvent à cette voie toute tracée: à trouver un emploi, à entrer plus ou moins bien dans une case…

Oui, on apprend plein de choses intéressantes à l'école, mais on n'y apprend pas tout. Surtout, on n'y apprend pas assez l'indépendance. Je ne parle pas seulement des compétences personnelles qui nous prépareraient à entreprendre, à devenir nos propres patrons, mais aussi de la capacité à nous diriger nous-mêmes, à diriger nos vies.

Plutôt que "Travaille bien à l'école pour avoir un bon métier", on devrait dire plus souvent: "Tu es libre. Ton choix dépend de toi".

Dimitri Hourmont, 3e bac en comptabilité

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