Reprendre une entreprise, singulièrement une PME, c’est succéder à un entrepreneur qui, pendant des années, l’a définie dans toutes ses dimensions, de la vision stratégique à la gestion quotidienne – dans ce qu’on peut appeler sa "culture d’entreprise". S’approprier cette culture, estime Eric Van Hoof, est nécessaire au repreneur pour installer sa propre gouvernance.
Une entreprise que l’on reprend, c’est un patrimoine matériel: un bâtiment, des machines, un stock… C’est un patrimoine humain: celui des collaborateurs. C’est le patrimoine immatériel constitué par une gamme de produits et services, un carnet de clients et de fournisseurs… C’est aussi quelque chose d’essentiel mais de bien plus insaisissable qu’on appelle sa culture: tous les éléments forgés par son histoire, qui constituent son identité et déterminent son fonctionnement.
"Pour le repreneur, appréhender cette culture et se l’approprier est essentiel pour installer sa propre gouvernance", explique Eric Van Hoof, Family Business Leader de EY. Spécialiste de la transmission et de la gouvernance d’entreprise, il animera ce 14 septembre un atelier "Gouvernance & Association" à la Maison du Repreneuriat auquel sont conviés tous les candidats cédants ou repreneurs.
"La gouvernance", reprend-t-il, "c’est de manière générale l’organisation du pouvoir dans l’entreprise afin de créer de la valeur pour toutes les parties prenantes: actionnaires, collaborateurs, clients… Dans une PME, familiale ou non, cette gouvernance est généralement relativement informelle, définie par une seule personne qui est le chef d’entreprise – même si, bien sûr, il n’agit pas seul. Dans ce contexte, c’est la culture qui est au cœur de la transmission entre le cédant et le repreneur."
"Quand on reprend une entreprise et qu’on espère la pérenniser, c'est rarement une bonne idée que de négliger toute son histoire et la culture établie."
"C’est important de bien l’assimiler: comment a-t-elle été fondée et comment est-elle devenue ce qu'elle est devenue? qu’est-ce qui a bien fonctionné? quelles étaient la vision et les valeurs du fondateur? comment a-t-il fait vivre cette culture avec ses collaborateurs, avec ses clients? comment célébrait-il les moments importants? Tout cela permet de comprendre, mais aussi de rassurer, parce que la transmission est forcément un moment d’incertitude: rassurer les clients, qui font vivre le business, rassurer les collaborateurs et leurs familles…"
"Cela ne signifie pas qu’on va faire la même chose que le prédécesseur", tempère M. Van Hoof. "Le repreneur aura forcément une approche différente. Mais cela montre qu’on respecte ce qui a été bâti, pour mieux le faire évoluer."
Eric Van Hoof souligne enfin l’importance de l’accompagnement. "Nos enquêtes le confirment: les jeunes repreneurs – et Dieu sait qu’on devra compter sur eux pour reprendre des business – ont besoin d’accompagnement et de coaching. À cet égard, la Maison du Repreneuriat est un bon exemple: ceux qui y viennent recherchent des modèles et des idées, mais aussi un réseau de pairs. Ça aussi, c’est une forme de gouvernance: se faire entourer."
Ateliers Gouvernance & Association
Dans le cadre de la Maison du Repreneuriat, Eric Van Hoof co-animera ce 14 septembre une journée d’ateliers "Gouvernance & Association": Qu’est-ce que la gouvernance? Comment gérer le passage de gouvernance? Comment instaurer une gouvernance? Comment constituer son conseil d’administration et ses organes de décision?
Pour plus d’info, voir le programme des formations.
En lien avec cet article:
Transmission d’entreprise: comment parler aux banques?