Que disent nos gestes?

1/10/2024
RH & Carrière
(Photo Freepik)

Faites-vous partie de ces gens qui n’aiment pas écouter leur voix enregistrée? Ou pire, se voir en vidéo? Vous n’êtes pas à l’aise avec l’image que vous projetez? C’est pourtant celle que vous donnez aux autres, aux collègues, aux clients, aux confrères avec lesquels vous souhaitez communiquer… Comment la travailler? Médhi Beduin partage son savoir de comédien et metteur en scène.

Chacun a déjà pu faire cette expérience: pénétrer dans une pièce où se tient une réunion animée – par exemple, un afterwork – et chercher à se mêler aux participants, parmi lesquels on ne connaît personne. Comment créer le premier contact? "C’est l’expérience des bulles sociales", commente Médhi Beduin. "Nous avons tous une zone de confort corporelle où nous acceptons plus ou moins bien la présence de l’autre: je capte le regard de quelqu’un, je m’avance, j’évalue sa réaction… Est-ce qu’il m’adresse un signal qui m’invite à le rejoindre? Ou à me tenir à distance? Ou bien est-ce moi qui, en fait, induit une distance? J’aurais pu avancer, mais j’ai un doute…"

Cette expérience comme d’autres, communes dans la vie professionnelle – devoir prendre la parole en public, rencontrer un prospect… – met en jeu toute une série de canaux de communication non-verbaux dont nous n’avons pas toujours conscience, mais qui en disent autant que les mots, voire davantage: notre regard, notre posture, notre démarche, le mouvement de nos mains, mais aussi le ton et le rythme de notre voix, nos intonations…

Le corps et la voix, ce sont justement les outils de travail de Médhi Beduin. Acteur et metteur en scène, il se définit comme "clown de théâtre". Et c’est à partir de son expérience d’artiste qu’il animera, en novembre et décembre, deux jours d’ateliers de communication relationnelle à l’EPHEC.

"Nous, acteur et mimes, sommes habitués à utiliser le corps somme un instrument de communication."

"Il se fait que dans la vie, on joue tous de notre corps, comme on jouerait de la trompette, mais sans forcément avoir appris, c’est-à-dire qu’on improvise et qu’on voit ce que ça donne. Certains sont très à l’aise pour le faire; d’autres pas du tout."

"Quand on veut créer une relation", reprend-t-il, "c’est important de connaître précisément ces vecteurs de communication, d’être conscient de ce qu'on projette avec son enveloppe physique.  L'idée, c'est donc de travailler sur la conscience de sa propre image, en commençant par prendre le temps de s’écouter, de s’observer – observer les autres, mais avant tout soi-même."

"L'image que j'ai de moi-même n’est pas toujours identique à l'image que les autres ont de moi. La plupart du temps, elle est même très différente. Comment est-ce que je bouge? Comment est-ce que je parle? Qu’est-ce que j’induis par ma façon d’être présent? Prendre conscience de cela, de ses qualités et de ses difficultés corporelles, ça peut déjà aider à se sentir mieux avec soi-même et, à partir de là, avoir un rapport plus franc à la réalité et aux autres."

Pour aller plus loin

Comment prendre conscience de nos attitudes et du message qu’elles véhiculent ? Comment prendre conscience de notre image pour mieux la travailler ? Participez à deux journées de séminaire avec le comédien et metteur en scène Médhi Beduin, les 30/11 et 7/12 prochains. Info : formations@ephec.be.

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