Parler, écouter et se comprendre

5/4/2024
RH & Carrière
(Photo Charles Deluvio/Unsplash)

Notre relation aux autres est trop souvent empreinte de tensions, de non-dits, de peurs ou de gêne qui dégradent sa qualité. Comment s’en libérer pour profiter d’échanges plus sincères, plus riches et épanouis?

L’aisance relationnelle, c’est l’un des sujets de prédilection de Pierre de Lovinfosse. Après une première carrière d’ingénieur en informatique, qui l’a conduit à assumer diverses responsabilités, il s’est reconverti en coach et intervient régulièrement auprès des entreprises et de leurs dirigeants, notamment en matière de communication, gestion des tensions, gestion d’équipes, leadership... Autant de situations qui peuvent mettre mal à l’aise.

"Ce malaise", dit-il, "c’est souvent le résultat d’une peur : peur de l’inconnu, d’être jugé, peur de la réaction de l’autre, qui nous amènent à nous camoufler, à mettre un masque pour nous protéger. Cela dénature et dégrade la relation, puisque nous ne sommes pas nous-même. Et c’est très inconfortable."

"On a tout à gagner à travailler l’aisance relationnelle. D’abord parce que c’est plus agréable de se sentir à l’aise. Parce que c’est plus facile d’être soi-même. Mais aussi parce que c’est plus efficace : être mal à l’aise empêche de donner comme de recevoir. On reste fermé. Être à l’aise permet de porter la relation à un autre niveau."

Les situations de tension sont emblématiques du "malaise relationnel": "Que se passe-t-il quand nous entrons dans un échange conflictuel – avec un collègue, un voisin, un proche…? De manière instinctive, on peut avoir envie de contre-attaquer face à l’agression perçue; on retourne la violence vers l’autre. Une autre réaction instinctive est de se replier, c’est-à-dire fuir ou ‘écraser’, ce qui est une autre forme de violence, envers soi-même cette fois".


Il existe une troisième voie: celle de la non-violence active. "Une tension, c'est en fait la rencontre de nos différences. À partir de là, on peut soit chercher à se détruire, soit s'enrichir. L'enrichissement, c'est s'écouter ; on va pratiquer ce qu’on appelle l’écoute active."

"On va chercher à aller vers l’autre, à découvrir sa vérité à lui ; à partir quoi, la vérité de chacun évolue et on peut en sortir grandi – même si on ne sera pas forcément d’accord."

Dans ses formations, Pierre de Lovinfosse évoque aussi les bienfaits de la vulnérabilité. "J’en parle beaucoup aux dirigeants que j'accompagne. C'est un principe de leadership très puissant. Oser exprimer ses doutes, reconnaître ses erreurs, c’est montrer qu’on est humain – et permettre aux autres de le faire."

Dans une large mesure, conclut-il, améliorer son aisance relationnelle revient à se défaire de son ego: "L'ego, c’est un moteur qui peut être très puissant – des gens ont construit des empires sur leur ego – mais c’est une énergie violente. Il faut comprendre que c’est une couche de protection. C’est le résultat des peurs que nous évoquions. Se défaire de cette carapace, on y revient, c’est être plus authentique. Oser être soi-même."

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