C’est un dicton slave qui le dit. Apprendre une langue, ce n’est pas seulement augmenter ses compétences, ses chances de trouver un emploi ou de progresser dans une entreprise. C’est surtout se rapprocher des autres.
Les langues, comme on le sait en Belgique, c’est à la fois ce qui nous sépare et ce qui nous rapproche, ce qui nous empêche ou nous permet de nous comprendre. "À plusieurs niveaux", ajoute Marie Chateau, Managing Partner chez Call International, une société qui dispense des cours de langues individuels ou collectifs. "Bien sûr, dans le contexte très cosmopolite qu’on connaît à Bruxelles, on peut en général se débrouiller pour échanger quelques mots avec ses collègues internationaux autour de la machine à café – et souvent, c’est en anglais parce que tout le monde le parle un peu. Mais s’il s’agit de participer activement à une réunion ou faire une présentation, cela demande une autre maîtrise."
Il ne s’agit pas seulement de connaître un "code de communication":
"Une langue, c’est aussi une structure de pensée. C’est une façon de concevoir le monde, c’est l’expression d’une culture, le support d’un imaginaire…"
Dès lors, quand on parle la langue de l’autre, qu’on en maîtrise les expressions, les nuances, on accède à son monde. "Cela permet non seulement de se comprendre, mais aussi de se connaître, donc de faire tomber des barrières, des préjugés, voire des peurs."
C’est d’autant plus important dans un contexte professionnel: "Quand on peut s’adresser à un client dans sa langue, on est mieux capable de le convaincre. C’est essentiel en négociation. C’est vrai aussi quand on dirige une équipe : on améliore la qualité des relations si on peut parler à ses collaborateurs dans leur langue."
Ce qu’observe aussi Marie Chateau, c’est une exigence croissante quant au niveau de langue attendu en entreprise: "Ce n’est pas vrai pour toutes les fonctions, bien sûr, mais il y a des emplois ou des promotions qu’on n’obtient plus sans un bon niveau de néerlandais, d’anglais ou de français. C’est vrai aussi pour les étudiants. Pour accéder à un Erasmus, on demande maintenant très souvent un niveau B2, c’est-à-dire un usage courant, dans la langue du pays. Beaucoup ne l’atteignent pas au sortir des humanités."
Beaucoup de ceux qui s’adressent à Call International se sentent mal à l’aise dans l’emploi d’une autre langue: "Ce manque de confiance en soi est très fréquent, notamment chez les francophones qui s’essaient au néerlandais. Ils s’estiment mauvais, ils ont peur de parler… Mais je suis persuadée qu’on a tous le potentiel nécessaire pour apprendre une langue. C’est d’abord une question de curiosité et un état d’esprit positif."
Info : www.callinter.com
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