La numérisation aura-t-elle raison du métier de comptable? Pour Pierre Borremans, cofondateur de WinBooks, la réponse est non. "Le métier se transforme, mais la numérisation va surtout l’aider."
Voilà plus de 20 ans que WinBooks développe des logiciels de comptabilité et de gestion à l’usage des professionnels – ce qui a valu à Pierre Borremans de suivre toutes les évolutions du secteur. Le remplacement des comptables humains par des robots, il n’y croit pas: "Au contraire, les fiduciaires cherchent à engager et ne trouvent pas assez de candidats sur le marché francophone. Peut-être parce que, pendant quelques années, les étudiants ont été intimidés par les prédictions alarmistes sur l’avenir des métiers comptables – prédictions qui ne se sont pas réalisées. Aujourd’hui, je pense qu’on voit plus clairement où l’on va."
"Le comptable qui réalisait le petit encodage est effectivement en train de disparaître, mais la numérisation lui donne la possibilité d’apporter une plus grande valeur ajoutée et de fournir davantage de conseil à ses clients."
Une évolution qui suit celle des logiciels: "Auparavant, on éditait des programmes qui permettaient de tenir la comptabilité avec la gestion des immobilisations, l’analytique, la production des bilans… Et pour être complet, on y ajoutait des programmes de facturation et de gestion commerciale pour les entrepreneurs. Tout cela a été chamboulé. Aujourd’hui, une société comme la nôtre complète ces solutions par une plateforme d’échange qui propose automatiquement les écritures comptables: le client de la fiduciaire peut charger lui-même le moindre document dans un espace dédié, par exemple en scannant une note de restaurant avec son smartphone. Le comptable gagne du temps, mais surtout cela lui permet de lisser son travail, en réduisant les pics des clôtures trimestrielles. Dès lors, il a plus de temps et d’outils pour pointer d’éventuels problèmes ou aider son client à se poser les bonnes questions. Le client, de son côté, peut bénéficier d’un reporting plus régulier, qui ne se limite plus à un bilan annuel. Cela répond d’ailleurs au souhait des entrepreneurs, eux-mêmes davantage éduqués au numérique et qui attendent de leur comptable cette proactivité."
"Je ne vois vraiment pas en quoi cela réduirait le volume total du travail puisque le temps gagné permet de proposer aux clients un suivi plus pointu", conclut M. Borremans. "Par contre, je suis convaincu que le comptable devra davantage être un généraliste. Il lui faudra toujours connaître les mécanismes d’un bilan et remplir les obligations légales, mais je pense qu’il devra, de plus en plus, travailler en relation avec des partenaires, avocats d'affaires, fiscalistes… Un réseau dont il pourrait être le point de départ."
Info: Winbooks
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