L’air dans nos maisons ou nos bureaux est souvent plus pollué que l’air extérieur. C’est pour attaquer ce problème que Maxime Filipson, ancien étudiant de l’EPHEC, a fondé avec deux associés le label Air Intérieur Contrôlé.
Tout le monde le sait : la pollution de l’air nuit à la santé. Ce que l’on sait moins, c’est que l’air intérieur est souvent plus pollué que l’air extérieur (jusqu’à 8 à 12 fois). Pourquoi? Notamment parce que de nombreux produits du quotidien (peintures, détergents…) et même des objets (tapis, panneaux agglomérés…) peuvent dégager des substances nocives. Des substances qui s’accumulent dans des pièces souvent bien isolées mais mal ventilées. Une pollution qui, selon l’OMS, réduirait l’espérance de vie de plus d’un an dans certains pays.
"J’ai été sensibilisé à cette problématique il y a quelques années, quand je travaillais au Sénégal, où la qualité de l’air, extérieur ou intérieur, pose un problème de santé publique", explique Maxime Filipson, diplômé en commerce international à l’EPHEC. De retour en Belgique, il rencontre deux jeunes entrepreneurs déjà actifs dans le domaine de la qualité de l’air. Ensemble, ils décident de fonder le label Air Intérieur Contrôlé.
"Il existait déjà certains labels qui prennent en compte l’air intérieur parmi d’autres critères, généralement sur base de la composition des produits, mais de manière un peu théorique. Nous travaillons très différemment: nous testons les produits en conditions réelles – par exemple, une bougie allumée –, dans une chambre d’émission, et nous mesurons les substances dégagées. Ensuite, on attribue une note au produit, entre A+ et C, en fonction des standards internationaux les plus stricts. Et bien sûr, nous offrons toutes les garanties d’indépendance. C’est très important: nous ne sommes pas juge et partie."
Lancé en mars 2019, le label obtient déjà une bonne notoriété selon les enquêtes réalisées sur le marché français. Quelques grandes marques l’ont adopté, dont Ajax, Rainett ou Frosch, et il commence à s’exporter – preuve sans doute qu’il répond à une attente.
"Les gens font de plus en plus attention à ce qu’ils respirent, tout comme à ce qu’ils mangent. Or, on mange un kilo de nourriture par jour, mais on respire 20 kilos d'air! Respirer sain est essentiel."
Quels enseignements Maxime Filipson retire-t-il de son expérience d’entrepreneur ? "J’en retiens trois conseils à partager. D’abord, même si c’est un cliché, il faut croire dans ce qu’on fait – ça conditionne tout votre engagement. Ensuite, il ne faut pas négliger l’étude de marché : on peut avoir beaucoup de bonnes idées, qui peuvent fonctionner mais qui n’arrivent pas forcément au bon endroit, au bon moment. Il faut les challenger et les faire évoluer. Enfin, ne vous fiez pas uniquement aux conseils de vos proches, qui vous connaissent trop bien et qui peuvent être trop positifs – ou trop négatifs. Testez votre concept hors de votre cercle!"
Info: Air label
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