IA: jusqu’où aller (ou pas)?

7/10/2024
Tech & Digital
(Image Freepik - créée par IA)

Que faut-il espérer ou redouter des technologies disruptives, en particulier de l’IA générative? François Barrault, entrepreneur français du numérique et président du Digiworld Institute, abordera la question ce 10 octobre à Bruxelles, lors de la rentrée académique de l’EPHEC, à quelques semaines d’un sommet "Tech for Citizen" organisé à Paris.

"N’ayez pas peur de l’IA; elle sera ce que vous en ferez": voilà, en bref, le message que François Barrault s’efforce de faire passer. L’IA, il la connaît; elle n’a rien de neuf, dit-il: "J’en fais depuis 1982. Elle nous accompagne donc depuis longtemps."

Comme beaucoup d’experts, il observe toutefois ces dernières années ce qu’il appelle "une nouvelle schumpéterisation", en référence au concept de destruction créatrice. Une accélération liée à une triple révolution technologique en cours, qui concerne à la fois le hardware (la puissance de calcul), la connectivité (débit de transmission et latence) et le software (la technologie logicielle).

"C’est l’une des raisons qui nous ont poussé à consacrer notre Digiworld Summit aux impacts de la technologie sur nos vies de citoyens dans leurs différentes dimensions, en tant qu’étudiants, habitants, parents, etc. Une autre raison de ce choix, c’est l’invasion de ceux que j’appelle les ‘imposteurs du net’, qu’on entend beaucoup et qui utilisent l'IA comme un matériau anxiogène; quant à moi, je passe beaucoup de temps à expliquer et à dédramatiser tout ça. Enfin, la troisième raison, c’est l’incroyable viralisation de l’IA générative, la Gen IA, à laquelle on assiste depuis début 2023 avec des outils comme ChatGPT."

Allons-nous trop loin, trop vite dans l’adoption des technologies? ou, au contraire, pas assez? La réponse, pour notre interlocuteur, n’est pas univoque.

"Personnellement, je suis très sensible à la problématique de la connectivité, qui est celle de l’accès à la connaissance."

"La connectivité, aujourd’hui, c’est comme l’accès à l’eau ou à l’électricité jadis : on ne peut pas imaginer que certains en soient privés. Or, il reste en Europe, en France, en Belgique, beaucoup de zones blanches ou grises, peu ou pas connectées. Sur cet enjeu, j’estime qu’on ne va pas assez vite. Ce qui va trop vite, en revanche, c’est l’immersion dans des outils addictifs qui créent une culture ‘d’avatarisation’ de la personnalité, qui déconnecte les gens de la vie sociale."

La disruption technologique, en particulier celle de la Gen IA, pose incontestablement des défis. Il ne faut pas s’en effrayer pour autant, conclut François Barrault: "Si on considère l’évolution de ChatGPT, au début, c’était un peu comme un étudiant capable de faire des recherches, qui a évolué pour devenir un assistant personnel. À terme, ce sera un chef de cabinet qui va agréger un certain nombre d’information, les sérier, les caractériser pour faciliter notre prise de décision. La technologie simplifie la vie, mais elle reste un outil. C’est l’humain le décideur."

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