Comment gère-t-on une équipe en situation de crise, comme celle que nous connaissons depuis plus d’un an? Emmanuelle Havrenne, directrice-présidente de l’EPHEC, partage son expérience et nous livre 5 "clés de secours".
La première a trait à l’intelligence collective: "Une situation inédite implique à la fois de s'adapter et de rester engagé dans son travail. Dans le cas de l’EPHEC, au moment d’organiser la rentrée académique de septembre 2020, on pouvait envisager une combinaison de présentiel et de distanciel. Mais comment faire en pratique? Nous avons mis sur pied un comité de pilotage avec des représentants du personnel, des étudiants, de la direction et du service pédagogique. Ce comité a développé un cadre d’organisation, permettant de basculer totalement en distanciel si nécessaire – ce qui s’est effectivement produit en novembre. Je crois beaucoup à cette intelligence collective, parce qu’elle offre une réponse pour résoudre des problèmes inédits, mais aussi parce qu’elle permet de motiver les collaborateurs et garder la cohésion."
Le soutien ensuite, "qui ne se limite pas à l’aspect matériel, mais qui comprend aussi de l’assistance, afin d’aider les collaborateurs à s’adapter aux circonstances. Cela passe par des formations et du coaching..."
Le troisième élément, c’est l'importance du management de proximité: "À l'Ephec, c’est la mission des directeurs de départements. Ils jouent un rôle essentiel dans l'animation de leurs équipes, mais aussi dans l’écoute et comme agents de transmission vers la direction. C’est d’autant plus important quand on manque de contacts informels."
Emmanuelle Havrenne insiste également sur la convivialité: à distance, il a fallu la réinventer.
Comme lors de cette soirée, à l’approche de Noël, animée par des improvisateurs professionnels. "Plus récemment, nous avons organisé un événement à distance pour un professeur qui prenait sa retraite. On a utilisé des substituts, les étudiants ont transmis des messages, etc., mais ce n’est évidemment pas la même chose. Dès que possible, on se reverra pour le fêter dignement."
Enfin, maintenir le calendrier d’activités, même sous une forme adaptée, est un autre facteur important pour conserver ses repères: "Nous avons par exemple maintenu notre journée pédagogique au mois de janvier, bien évidemment en distanciel. Je crois qu’il faut saisir les occasions lorsqu'elles se présentent: au premier quadrimestre, nous avons pu travailler un mois et demi en présentiel. Eh bien, malgré les problèmes d'organisation que ça a posé, je suis contente qu'on l'ait fait – et nous le referions, sans hésiter!"
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