Dans l’entreprise comme sur le terrain

7/3/2022
RH & Carrière
(Photo CFPhotosin/Unsplash)

Ambition, objectifs, esprit d’équipe, valeurs…: les parallèles entre sport et entreprise semblent évidents. Mathieu Verschelden, joueur international de rugby et directeur adjoint chez Decathlon, en a éclairé quelques-uns lors d’un webinaire organisé par l’EPHEC.

S'inspirer du sport de haut niveau dans la gestion d'entreprise? Mathieu Verschelden est bien placé pour en parler, lui qui possède les deux expériences: ancien joueur professionnel de rugby, membre de l’équipe nationale belge, il est aujourd’hui directeur adjoint de Decathlon Evere.

"Les similitudes sont nombreuses", confirme-t-il. "Dans les ambitions, d’abord: quand on gère une équipe de haut niveau ou une entreprise, on cherche à atteindre les meilleures performances." D'autres points communs le frappent entre le profil du manager et celui du sportif d'élite: l'exigence (envers soi-même et son équipe); l'aptitude à se concentrer sur les solutions plutôt que sur les problèmes; l'esprit d'équipe; la capacité d'organisation... Mais aussi la vision:

"Il faut pouvoir se projeter au-delà du moment présent pour fixer des objectifs, individuellement et collectivement."

Voilà qui nous ramène à l'équipe, où il est question de dynamique collective, d'implication et de motivation. Mathieu Verschelden souligne l'importance de la communication: "Chez Decathlon, on a des entretiens toutes les 4 à 6 semaines, ainsi que des réunions collectives. Le feedback est très important: il faut oser se dire les choses pour ne pas garder de frustrations. Chez nous, on organise d'ailleurs des formations pour donner et recevoir du feedback." Un truc pour éviter d'entrer en mode conflictuel? "Je ramène toujours à mon expérience: voilà ce que j'ai ressenti quand tu as fait ceci ou que tu n'as pas fait cela." Une manière d'ouvrir le dialogue.

Pour créer l'esprit d'équipe, celui qui déplace les montagnes – et qui a permis à la Belgique de passer en quelques années du 57e au 21e rang au classement mondial du rugby –, rien de tel que de se réunir, y compris dans un environnement extérieur au travail. Bref, faire du 'team bulding'. "Mais aussi fêter les victoires. Se féliciter. Et savoir accueillir les défaites: il y a des matches difficiles, des défaites parfois lourdes. Si on perd contre meilleur que soi, qu'on a le sentiment d'avoir tout donné, eh bien on va quand même boire un verre ensemble et se soutenir." C'est alors que l'on construit la performance suivante…  

Enfin, Mathieu Verschelden insiste sur le droit à l'erreur, "pour autant qu'il y ait une réflexion avant et une analyse ensuite". "Comme en ski, on doit tomber et se relever pour apprendre. Si on vous empêche de tomber, vous ne progresserez pas. Notre CEO est venu lui-même nous le dire:  chez Decathlon, on a la chance de pouvoir innover; on sait que certaines idées vont échouer, qu'on va perdre de l'argent ici ou là, mais c'est en ayant tenté et échoué qu'on va faire de grandes choses ensuite."

Plus d'info : Decathlon

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