Créez votre entreprise: vous avez trois mois! Tel était le défi proposé aux étudiants de l’EPHEC en Entreprenariat & Innovation, auquel j’ai participé lors d’un travail de groupe. Ce que j’en retire? La force du collectif et de la variété des talents.
Notre groupe, composé de trois garçons et trois filles, avait choisi de créer un magasin de barbecues: le Goût de la Flamme. Cela peut sembler banal, mais il n’existe qu’un seul magasin spécialisé de ce type en Belgique, alors que le barbecue éveille un intérêt croissant.
L’enjeu d’un tel exercice, en conditions réelles, c’est de mettre en pratique toute la théorie acquise. Mais justement, la théorie ne vous apprend pas tout. Même si les étudiants savent bien que la création d’une entreprise est complexe, la pratique vous fait encore découvrir beaucoup de choses, parfois inattendues. Ainsi, j’ai été surprise par la quantité de petits frais imprévus (et pas toujours si petits…) qui se sont imposés à nous, par exemple pour contracter certaines assurances auxquelles nous n’avions pas pensé. En revanche, nous avons appris qu’il existait des sources de financement que nous ne soupçonnions pas: dans notre cas, le prêt "coup de pouce".
Mais ce que je retiens surtout de cette expérience, c’est que six personnes qui, au départ, ne se connaissent pas peuvent monter un projet entier de A à Z. Avec succès!
L’un des ingrédients de ce succès, c’est la diversité : dans un business, il faut bien choisir les gens avec qui on travaille, mais il faut surtout réunir des compétences et des profils différents. Tout le monde n’a pas forcément envie de "prendre le lead", de coordonner un projet, ou de se plonger dans les chiffres et les contrats, ou d’assurer l’opérationnel au quotidien... Mais si, dans l’équipe, tout le monde veut faire de la coordination ou du juridique, et personne ne veut faire de l’opérationnel ou du financier, cela ne fonctionnera pas.
Même chose pour la diversité des tempéraments: si l’équipe est uniquement composée de fonceurs enthousiastes, qui apportent plein d’idées mais ne voient pas les obstacles, ils risquent de se "planter" tous ensemble; si elle ne comprend que des profils prudents, qui pointent toutes les difficultés possibles, elle laissera sans doute passer des opportunités… Mais si les "fonceurs" sont capables d’entraîner les "prudents", si les "prudents" peuvent faire réfléchir les "fonceurs", alors les chances de réussite augmentent pour tout le monde.
Autre enseignement: l’importance des rencontres. Si un jour je lance mon entreprise, je le ferai avec tout l’acquis des échanges avec des entrepreneurs, jeunes ou moins jeunes, avec tout ce qu’ils m’auront transmis de leurs réussites et de leurs échecs. On apprend beaucoup de la théorie; plus encore de la pratique; mais je crois que c’est là, dans la rencontre, qu’on apprend le plus.
Léa Godfroid, 3e bac marketing
Chairman "Le Goût de la Flamme" - Prix du Jury
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