Edito: Télétraquoi?

27/4/2021
Idées
D’après Winslow Homer, Girl in Hammock (photo Wikipedia/Lunder collection)

Il paraît que les entreprises vont adopter le télétravail à grande échelle, même après l’épidémie actuelle de covid. J’entrerai bientôt dans la vie professionnelle et j’imagine déjà mon futur employeur me suggérer de travailler chez moi.

Merci, mais non merci.

Le télétravail, je connais. Depuis un an, j’étudie (presque exclusivement) à distance et je n’ai qu’une envie: c’est de rentrer. Retourner à l’école, m’asseoir dans un auditoire, écouter un professeur, ailleurs que derrière mon ordi, et surtout retrouver d’autres étudiants – ceux avec qui je n’ai pas eu le temps de faire vraiment connaissance depuis… le mois de septembre!

Bien sûr, le travail à distance a de vrais avantages: pas besoin de se déplacer; on gagne du temps; on peut s’installer confortablement; on peut se concentrer sans être dérangé; on n’est pas constamment sous l’œil de son patron (ou de son professeur)… Mais les relations nous manquent! Et je ne suis pas sûre que l’e-mail, le téléphone ou même la visioconférence puissent les remplacer. Comment fait-on pour créer des liens entre collègues, si on ne peut plus papoter autour de la machine à café ou partager un sandwich? Quant au travail proprement dit, vous avez déjà essayé de faire une vraie réunion productive à cinq ou six, par webcam, et de rebondir sur les échanges? Compliqué! Et toutes les petites infos échangées "entre deux portes", après la réunion, où passent-elles en Zoom, une fois qu’on a cliqué sur "quitter"? Même en termes de bien-être, je trouve important de se préparer, de se maquiller, de s’habiller pour aller travailler. Ça fait partie du plaisir!

La distance, au travail comme à l’école, casse le charme.

En fait, je crois que c’est surtout le télétravail permanent qui est pesant. Si on pouvait rester chez soi un jour ou deux par semaine pour faire du travail personnel, et aller au bureau les autres jours pour retrouver une ambiance de groupe, je crois que ce serait l’idéal. D’ailleurs, cette combinaison entre individuel et collectif, c’est un peu le rythme des étudiants, non?

Enfin, s’il y a autre chose à retenir de toutes les difficultés vécues ces derniers mois, c’est la solidarité qui s’est développée malgré la distance, entre des étudiants qui se connaissaient à peine mais qui, pourtant, sont parvenus à nouer des relations et à s’entraider. Et si on importait ces valeurs-là dans notre future vie professionnelle?

Charlotte Lütke,

1re année de bac comptabilité

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