Vous est-il déjà arrivé de vous perdre, au point de ne plus savoir où vous étiez? Devoir revenir sur vos pas, chercher un plan, demander de l’aide…? Et si cela vous arrivait dans votre parcours d’études, que faire pour vous réorienter?
L’année dernière, je me suis perdue. En première année d’université, j’ai compris que je n’étais pas à ma place, que j’avais fait un mauvais choix.
Rien ne le laissait pourtant présager. Je m’étais inscrite dans une université néerlandophone (ayant effectué toute ma scolarité en néerlandais), dans la droite ligne de mes secondaires, option sciences économiques – une matière qui m’avait toujours intéressée, où j’étais convaincue de trouver ma voie. Et j’ai pris une claque. En quelques semaines, j’ai perdu tout intérêt pour mes études.
Pourquoi? Peut-être parce que je me suis sentie trop isolée, parmi trop d’étudiants. Peut-être parce que l’approche académique ne me convenait pas, parce que je ne me sentais pas soutenue par les professeurs, parce que j’étais larguée par la matière qui m’avait tellement plu et qui semblait, tout à coup, devenue trop théorique. Un peu de tout cela, sans doute.
Dès le mois d’octobre, j’ai su que je ne poursuivrais pas. Mais il m’a encore fallu plusieurs mois pour l’admettre et en parler.
C’est que la prise de conscience est douloureuse: il faut accepter de s’être trompé sur soi-même, au point de ne pas savoir ce qu’on aime vraiment et ce qui vous motive.
La remise en question donne le vertige. Il faut assumer une forme d’échec et surmonter la honte qui l’accompagne.
Que faire ensuite? Dans mon cas, je me suis mise à travailler. Et à réfléchir, faire des recherches, consulter les sites des écoles, remplir des tests de personnalité, discuter avec des amis, avec des proches… Bref, tout ce que j’aurais dû faire en fin de secondaires.
Malheureusement – même si les élèves sont les premiers responsables de leurs choix – l’école secondaire n’accompagne pas toujours assez ce travail d’orientation. Il faut dire aussi que je fais partie de cette génération covid qui a dû s’orienter "à l’aveugle", sans pouvoir assister à des portes ouvertes, ni visiter de salons étudiants. J’aurais voulu rencontrer d’anciens élèves venus témoigner de leur parcours. J’aurais peut-être aimé que l’on m’encourage à prendre une année sabbatique, pour faire le point. J’aurais aussi aimé que l’université n’apparaisse pas comme une évidence, mais que l’on me présente d’autres choix. Par exemple celui de la haute école.
C’est ce choix que j’ai fait: je me suis inscrite à l’EPHEC en marketing, orientation commerce international. Cette année, je découvre de nouvelles matières qui me passionnent, qui me semblent beaucoup plus concrètes, qui m’ouvrent de nouvelles perspectives.
Si vous aussi, vous êtes mal à l’aise dans votre choix d’études, je n’ai qu’on conseil à vous donner: n’ayez pas peur de vous réorienter – et de le faire tôt. Sans attendre d’avoir obtenu un diplôme pour un métier qui ne vous plaît pas.
Soumaya Darhmouch
1ère BAC en Marketing
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