Fermer le robinet quand on se brosse les dents, comme dirait une certaine pub, "c’est la base". Un petit geste quotidien pour l’environnement, dont il a été question lors de la récente rentrée académique de l’EPHEC consacrée à la "transition". Mais un petit geste qui reste insignifiant…
Entendons-nous bien: il faut fermer le robinet, bien sûr, de même qu’il faut éteindre la lumière en sortant et qu’il faut trier ses déchets. Mais ce n’est pas cela qui va sauver la planète. Penser le contraire, c’est se mentir. C’est faire du greenwashing individuel.
D’accord, tous ces petits gestes sont utiles. Ils ont un impact. Mais en fait, ils ne coûtent rien – au contraire, ils permettent quelques économies. Bref, ce sont des gestes faciles, qui devraient se faire sans effort; des gestes qui devraient être acquis depuis longtemps.
Sauver la planète nécessitera des gestes nettement plus difficiles, qui coûteront beaucoup plus d’efforts parce qu’ils nous demanderont de changer fondamentalement nos habitudes et de renoncer à un certain confort: prendre moins l’avion, faire plus de vélo, changer moins souvent de smartphone, manger moins de viande rouge… (Au fait, relisons cette phrase et mettons les verbes au présent; c’est pour aujourd’hui, pas pour demain – et cela vaut pour moi aussi).
Mais, direz-vous, tout geste individuel n’est-il pas insignifiant? Que pouvons-nous faire si les États eux-mêmes peinent à appliquer des politiques durables? Si les entreprises continuent à polluer? Bref, est-ce bien la peine?
Au mois d’octobre, avec l’EPHEC, j’ai eu la chance de participer à un événement organisé par l’UCL et le mouvement The Shift. Avec d’autres étudiants de différentes écoles, nous avons rencontré des représentants des mondes académique, politique et entrepreneurial, en présence de la reine Mathilde, ambassadrice des "objectifs de développement durable" des Nations Unies. Une rencontre qui nous a permis d’interpeller Pierre Mottet, président de l'Union Wallonne des Entreprises.
Ce que je retiens de ses réponses, c’est que "les entreprises sont constituées par des gens", tout simplement. Et ce sont ces gens qui font évoluer les entreprises, de la même façon que ce sont les individus qui font évoluer la société.
"Entreprise", "État" ou "société" ne sont pas des entités extérieures, ce sont des organisations humaines. Les faire changer, c’est notre responsabilité individuelle et collective.
En tant qu'étudiants, nous pouvons faire bouger les lignes et les codes, que ce soit en manifestant, en montant des kots à projets, en s’investissant dans des comités de développement durable ou plus simplement dans la vie de l'école, par exemple pour faire évoluer les contenus enseignés. De plus en plus de jeunes rejoignent le mouvement.
Ceci dit, pensez quand même à fermer le robinet. C’est un bon début.
Maxime Debot
Secrétaire CHE2 – Conseil étudiant de l’EPHEC
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