L’urgence environnementale l’impose: il est temps de changer le monde. C’est aussi ce que pensent certaines entreprises, dont Puratos. Ses actionnaires ont fait de la durabilité – environnementale et sociale – un enjeu stratégique, au même titre que la performance financière. Des mots? Non, des politiques dotées d’objectifs mesurables.
"Nous voyons la durabilité à la fois comme un risque et comme une opportunité", explique Laurent Thomé, Global Sustainability Manager chez Puratos.
Le groupe belge, déjà centenaire mais resté familial, est devenu une multinationale de l’industrie alimentaire, avec plus de 10.000 collaborateurs dans le monde et plus de 1.300 en Belgique. Sa spécialité: la boulangerie, la pâtisserie et le chocolat. Fournisseur de produits finis et semi-finis destinés aux professionnels, Puratos est aussi un acheteur: farines, fruits, cacao… en provenance de diverses régions du monde.
Le risque dont parle Laurent Thomé, c’est bien sûr celui que fait peser le changement climatique sur les chaînes de valeur. "Nous n’avons pas encore été affectés sur la disponibilité des produits", tempère-t-il. "En revanche, nous avons déjà observé des impacts sur les prix, notamment ceux des fruits frais en Europe, après l’épisode de ‘goutte froide’ de l’été dernier." L’autre risque identifié par l’entreprise, celui d’une inflation régulatoire, source d’instabilité, semble à tout prendre mieux maîtrisable.
Quant à l’opportunité? "Je pense qu'on peut recréer des chaînes de valeur, repenser le modèle de production alimentaire pour en minimiser l'impact et utiliser l'agriculture comme un puits de carbone. Mais aussi dégager une rémunération plus juste pour le producteur."
Le cacao est une belle illustration de cette transition dans laquelle veut s’inscrire Puratos: "La rémunération du cacao est tellement faible que cela incite le producteur à couper ses arbres et changer de culture." Pour pallier cette menace, Puratos a lancé le programme Cacao-Trace, afin d’avoir de l’impact sur le terrain avec une dizaine de milliers de fermiers dans huit pays.
"On ne vise pas uniquement la productivité ; on vise la création d’un cercle vertueux autour de la qualité et la résilience."
"Nous aidons les fermiers à planter différents types d’arbres: c’est bon pour les cacaoyers, qui aiment l’ombre, et cela diversifie la production. On travaille parallèlement sur la qualité du cacao pour obtenir un chocolat différencié en goût, en arômes et en texture. Pour cette qualité, nous demandons une prime à nos clients, qui est intégralement versée aux fermiers. On tâche aussi d’aider les fermiers à réduire la surfertilisation, donc les coûts de production. C’est du concret."
Un meilleur chocolat, une plantation plus rentable – on parle de 2 à 4 mois de salaire supplémentaire pour le fermier – ce sont des producteurs moins tentés de couper leurs arbres. Et cela renforce la chaîne d’approvisionnement : bon pour l’environnement et pour l’humain, mais aussi pour le business.
Info: Puratos
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