"Permettre à chacun de s’épanouir au travail"

6/2/2023
RH & Carrière
(Photo Marymarkevich/Freepik)

Le concept de "bonheur au travail" a généré beaucoup de littérature au cours de la dernière décennie, sans que le bien-être des travailleurs s’en trouve forcément amélioré. Cynthia Cervesato, Directrice de l’organisation et du personnel des services généraux à l’EPHEC, préfère parler "d’épanouissement professionnel".

"Le bonheur, c’est très personnel; pour certains, ce n’est pas le travail qui en est la source. C’est un fait que je dois respecter", déclare Cynthia Cervesato. "Cela n’empêche pas de chercher à ce que chacun puisse s’épanouir dans son travail – ce qui est différent. Là-dessus, j’ai le sentiment d’avoir plus d’emprise que sur le bonheur. Mais cela peut le conditionner."

Cynthia Cervesato gère l'organisation du personnel des services généraux de l’EPHEC, ce qui représente une pluralité d'équipes et de métiers allant de la comptabilité au service juridique en passant par la conciergerie ou le service social – en tout, 70 personnes sur quatre implantations. "Je ne me considère pas comme DRH", souligne-t-elle, "mais j’estime avoir un rôle à jouer pour garantir l’épanouissement, qui est un socle commun."

"Cela passe par une multitude de choses, depuis les conditions de travail – le lieu, les outils mis à disposition, l’organisation du télétravail ou des congés – jusqu’aux relations avec les collègues et aux moments informels que l’on peut créer et qui vont faciliter les moments formels. Ce sont aussi les formations que l’on peut proposer, aussi bien en termes de hard skills que de soft skills, et qui peuvent nourrir les collaborateurs, aussi bien professionnellement que personnellement. Tout cela doit permettre de donner du sens au travail."

La communication est une autre clé: "C’est capital d'être transparent pour que chacun comprenne les attentes de l'autre. Je crois que tout peut être dit si on communique correctement – ce qui signifie par exemple que, même si les messages doivent être les mêmes pour tout le monde, il faut parfois prendre le temps d’une communication individuelle, parce que les sensibilités sont différentes. Il faut être capable de dire comme d’écouter. J’ajoute qu'il faut être honnête: on peut entendre beaucoup de choses, mettre beaucoup de choses en place, mais il faut aussi que chacun comprenne qu'il y a un cadre, une institution, des collègues, des étudiants à respecter… On ne peut pas faire passer l'individuel avant le collectif."

"Il faut à la fois cadrer, responsabiliser et libérer : c'est là où les gens se sentent le mieux dans leur travail."

Un travail, observe-t-elle, "qui n’est plus au centre de tout". "On s’en rend compte dans les entretiens d’engagement. C’est une évolution très remarquable ces dernières années, plus encore avec la génération actuelle des 25-30 ans, pour qui je dirais même que le salaire passe après l’ambiance avec les collègues ou l’aménagement du temps de travail. L’épanouissement n’a plus le même sens selon les générations, donc ce ne sont pas les mêmes choses qu’on va mettre en place."

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