Les difficultés personnelles, émotionnelles, relationnelles, le stress… cela n'arrive pas qu'aux autres. La santé mentale concerne aussi les étudiants – et elle mérite d'être préservée.
La vie étudiante est parfois vue comme une période merveilleuse de l'existence, un temps de liberté et d'épanouissement avant d'entrer dans la vie active. Faite de travail et d'apprentissage, certes, mais aussi d'expériences, de rencontres et, bien sûr, de fêtes (l'image de l'étudiant guindailleur n'est jamais loin).
Pour beaucoup d'entre nous, la réalité est très différente. Aussi passionnante soit-elle, la vie étudiante peut être terriblement stressante – et pas seulement à cause des examens, des stages et du diplôme à décrocher.
Parmi les étudiants, certains mènent un double cursus; d'autres sont déjà actifs professionnellement, soit par opportunité, soit par nécessité pour payer leurs études. Personnellement, je mène à la fois un bac en marketing de l'art à l'EPHEC et des études d'ingénieur du son à la SAE. En parallèle, je travaille déjà en studio, ainsi que sur des concerts et des tournages. Beaucoup de longues journées; beaucoup de nuits très courtes…
Quand on mène une vie aussi active, mais un peu chaotique, on en arrive facilement à perdre de vue ses besoins élémentaires: on mange un peu n'importe quoi, n'importe quand, on dort peu et mal, on néglige ses relations et même sa vie affective… Bref, on délaisse sa santé physique et mentale. Et tout cela finit par avoir un impact sur l'humeur, l'énergie… donc sur les études.
Le stress, l'épuisement, le burn-out ne sont pas réservés aux professionnels, aux cadres ou aux dirigeants en pleine carrière. Ils peuvent aussi toucher des étudiants – d'autant plus quand ces étudiants ont vécu deux années isolés par le covid.
Mais dans leur cas, c'est peut-être moins perçu par l'entourage, les parents, voire les professeurs (parce qu'évidemment, un étudiant fatigué, c'est un étudiant qui est sorti trop tard la veille).
Bien sûr, on sait tous ce qu'il faudrait faire: manger sainement, à des heures régulières, dormir suffisamment, socialiser… Mais personne n'est là pour vous taper sur l'épaule et vous dire: "Tu es crevé, va dormir" ou "Vois du monde, tu en as besoin". Trop souvent, on remet ces bonnes résolutions au lendemain – comme quand on décide de se mettre au sport ou cesser de fumer.
Comment s'en sortir? Je crois qu'il faut d'abord prendre conscience de cette situation; ensuite, agir par étapes: essayer de changer une mauvaise habitude, puis l'autre. Je pense aussi qu'il faut en parler, à ses proches, à ses amis, peut-être chercher un mentor pour vous accompagner.
Pourquoi pas au sein de l'école? On a la chance d'entendre des conférenciers sur les sujets les plus divers. Je crois qu'il serait très intéressant pour les étudiants de rencontrer des gens qui, dans leur métier, ont connu des difficultés liées au stress, peuvent partager leur expérience et leurs conseils. Une idée à creuser?
Cédric van Rijckevorsel
3e bac en marketing de l'art
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